Le réseau européen Natura 2000, dédié à la préservation de la faune et de la flore, vient d’accueillir en son sein de nouveaux espaces protégés. Ces extensions, officialisées en janvier et mars derniers, couvrent 489 nouveaux sites répartis respectivement sur 10 pays, soit l’équivalant d’une superficie de 18 784 km². L’intégration de ces aires situées en Autriche, en France, en Espagne, en Finlande, en Pologne, en Slovaquie, en Slovénie, en Suède, à Chypre et à Malte, illustre la lutte menée par l’Europe pour enrayer l’appauvrissement de la biodiversité.
Les types de milieux concernés par ces ajouts sont extrêmement diversifiés. On en rencontre en région alpine, en Méditerranée ou en Macaronésie (1). En ciblant des lieux aussi hétéroclites, l’objectif de Natura 2000 est d’héberger la plus vaste gamme de biodiversité possible et d’élargir ainsi notablement son champ d’action.
Parmi les sites nouvellement intégrés, figurent entre autres les lacs salés de Larnaka de Chypre, lieu d’hibernation d’importantes migrations de flamants, mais aussi la zone agricole de Mala Fatra de la chaîne montagneuse des Carpates en Slovénie connue pour ses populations d’ours et de loups, ou encore les prairies sous-marines de Sebadales de Güigüi aux îles Canaries à mettre sur le compte de l’Espagne.
L’ambition de ce réseau à vocation écologique n’est pas d’interdire l’accès à des milieux jugés sensibles, mais au contraire d’assurer une cohabitation durable entre habitats naturels et activités humaines. Les états membres de Natura 2000 ont de ce fait un rôle actif au sein de l’organisation. Tout d’abord, ils sont préalablement consultés par la Commission européenne avant que celle-ci n’arrête son choix. Mais plus important encore, c’est à eux que revient la charge de mettre en place les mesures adéquates en vue d’une gestion raisonnée des zones protégées. Un délai de 6 ans leur est accordé pour réaliser les réformes nécessaires.
Aujourd’hui, l’homme a conscience d’être dépendant des écosystèmes qui l’entourent et des richesses qu’ils lui prodiguent. Omniprésente dans l’eau, l’air et le sol, la biodiversité est au cœur de nos modes de vie. Jouant un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, sa dégradation rend plus difficile encore l’accès à une eau saine et à des matières premières suffisantes.
Cécile Cassier
Source : Univers-nature.com