article du Nouvelobs(27/03/08)
Un énorme pan de la banquise antarctique a commencé à se désintégrer. Mais, selon un climatologue, c'est la fonte des glaces au pôle nord qui est la plus inquiétante.
Selon le climatologue allemand Christian-Dietrich Schönwiese, la fonte de la banquise dans l'Arctique est plus rapide qu'en Antarctique et représente une grave menace pour la montée des eaux. "Il y a une bombe à retardement au Groenland", a-t-il déclaré mercredi 26 mars, en marge d'un congrès sur les variations climatiques extrêmes qui se déroule jusqu'à vendredi à Hambourg (Allemagne) et auquel participent quelque 700 experts.
La fonte de la banquise en Arctique (pôle Nord) est susceptible d'entraîner une montée du niveau des eaux sur la planète beaucoup plus importante qu'évoquée pour l'instant, estime Christian-Dietrich Schönwiese.
Un pan de l'Antarctique se désintègre
Le Centre national de la neige et de la glace de l'Université du Colorado (NSIDC) a annoncé mardi qu'un énorme pan de la banquise antarctique (pôle sud), équivalent à près de quatre fois la superficie de la ville de Paris, a commencé à se désintégrer sous l'effet de la rapidité du réchauffement climatique.
Selon des images satellite, cette désintégration porte sur un pan de glace de 414 km2 faisant partie du plateau Wilkins. Elle a commencé le 28 février par le soudain décrochage d'un iceberg de 25,5 km de long sur 2,4 km de large sur le flanc sud-ouest.
Quatre fois la superficie de l'Allemagne
L'explorateur allemand Arved Fuchs, l'un des auteurs de la première traversée à pied de l'Antarctique en 1989, a exprimé son inquiétude face à ce phénomène "très menaçant". Il a lui aussi renvoyé à la situation en Arctique, plus dramatique à ses yeux : la partie des glaces proches du Pôle nord ayant fondu au cours de l'été dernier correspond à quatre fois la superficie de l'Allemagne, a-t-il dit sur la radio NDR.
"C'est le record absolu depuis qu'on observe ce genre de phénomènes", a souligné l'explorateur.