AFP | 19.05.2009 | 10:40
Des associations de défense de l'environnement, dont le WWF, ont dénoncé mardi deux vastes programmes de déforestation qui menacent des colonies d'orangs-outans et des tigres vivant en liberté sur les îles indonésiennes de Bornéo et Sumatra.
L'un de ces programmes est déjà bien engagé puisqu'une vaste zone forestière a été déboisée dans le parc national de Kutai, dans l'est de Bornéo, pour la construction d'une route de 60 km, selon le Centre pour la Protection des Orangs-outans (COP).
Ces travaux ont fortement affecté l'habitat des grands singes roux y vivant, dont le nombre "est tombé à seulement 30 à 60 individus" contre "600 en 2004", a indiqué Hardi Baktiantoro, du COP.
L'association accuse les autorités provinciales d'avoir, en plus de la route, autorisé l'"urbanisation" d'une partie du parc naturel, qui comprend désormais "un aéroport, des stations services, un terminal de bus et même un complexe de prostitution".
Un porte-parole du ministère de la Forêt, Masyhud, a reconnu que les travaux engagés avaient "endommagé l'habitat des singes" mais que le COP "exagérait" leur impact.
L'autre programme, dénoncé notamment par le WWF, met en cause un projet mené par les géants papetiers Asia Pulp and Paper (APP) et Sinar Mas Group (SMG) de déboiser une zone forestière naturelle dans la province de Jambi (centre de Sumatra), pour une plantation destinée à la production de pâte à papier.
Cette jungle, située aux portes du parc national de Bukit Tigapuluh, est "l'une des plus importantes pour la biodiversité en Indonésie", selon le WWF. Elle abrite un programme de réintroduction des orangs-outans, avec une centaine d'individus, ainsi que plusieurs dizaines de tigres et d'éléphants de Sumatra, deux espèces en danger de disparition.
"Le projet d'APP est dévastateur. Il entraînera certainement de nouvelles pertes humaines car les tigres s'approchent des hommes lorsque les forêts disparaissent", avertit Dolly Priatna, de la Zoological Society de Londres. Au moins neuf personnes ont été tuées par des tigres sauvages sur Sumatra depuis le début de l'année.
APP défend son projet en affirmant que, "lorsqu'elles sont bien gérées, les plantations servent de zones tampon contre la déforestation illégale, assurant une meilleure protection des zones sauvages".
Il resterait, selon les estimations, entre 50.000 et 60.000 orangs-outans vivant à l'état sauvage dans le monde, dont 80% en Indonésie.
Source:
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/sciences/20090519.SCI6345/orangsoutans_deux_programmes_de_deforestation_denonces_.html