NOUVELOBS.COM | 02.01.2009 | 17:07
La croissance des coraux dans la Grande barrière de corail en Australie a ralenti pour être maintenant à son rythme le plus lent de ces 400 dernières années.
Selon des chercheurs de l’institut Australien de recherches marines, les coraux de la Grande barrière ont ralenti leur vitesse de développement depuis 1990. Cette découverte pourrait signifier qu'un problème se pose pour les nombreux écosystèmes marins associés avec la Grande barrière ainsi que pour d'autres organismes apparentés aux à travers le monde. Ces récifs coralliens étant au centre du fonctionnement des écosystèmes et des réseaux alimentaires depuis des dizaines de milliers d'années, ils préviennent que des changements dans la biodiversité et la productivité des océans dans le monde paraissent imminents.
Les scientifiques ont étudié 328 colonies de corail dans 69 récifs différents pour arriver à cette conclusion,. Dans un article publié dans le revue Science, ils suggèrent que ce ralentissement est imputable à une combinaison du réchauffement climatique, d'une diminution du pH et d'une baisse de la teneur en carbonate de calcium dans l'eau de mer. Les chercheurs précisent que les mesures sur le squelette corallien montrent que la calcification, c'est-à-dire le dépôt de carbonate de calcium, a décliné de 13,3 pour cent dans les coraux de la Grande barrière depuis 1990, et qu'un tel déclin est sans précédents depuis au moins les 400 dernières années.
Le corail est un animal microscopique se construisant tout au long de sa vie une carapace qui, cumulée avec celle de ses millions de congénères, forme un récif corallien. Cependant, le corail seul ne pourrait pas vivre. Il fonctionne en symbiose avec un végétal microscopique : la zooxanthelle dans les mers chaudes et le plancton dans les mers froides. Pour assurer le développement de leur squelette les coraux ont besoin de « briques », ce sont les carbonates et particulièrement l’aragonite. Malheureusement l’acidification des océans fait que ces minéraux se dissolvent plus facilement dans l’eau de mer privant les coraux (et les autres organismes marins à squelettes) de ressources leur permettant d’assurer leur croissance. A cela s’ajoute d’autres difficultés propres aux coraux : surpêche, tourisme et autres pollutions biochimiques.
J.I.
Sciences-et-Avenir.com
02/01/2009