Depuis quelques temps, nous assistons à des raids organisés par des singes dans différents pays du monde.
Rassurés vous, contrairement aux primates évolués de la planète des singes de Pierre Boulle, ceux-là ne parlent pas, du moins pas encore.
Cependant, babouins ou macaques rhésus ne semblent pas manquer d’ingéniosité pour atteindre leur objectif : se nourrir.
En Inde, le problème a pris une importance considérable. Mais, comme toujours, l’homme est plus doué pour détruire que pour reconstruire.
Gangs de babouins
Des gangs criminels sans foi ni loi s’attaquent actuellement aux demeures du cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud.
Ces babouins criminels terrorisent leurs victimes en dévalisant les garde-manger, vidant les frigos, s’emparant des objets brillants et allant jusqu’à déféquer sur les tapis.
Ces délinquants peu communs sont natifs de la péninsule du Cap.
« J’étais tranquillement assis dans mon salon devant un bol de fruits, raconte un habitant de Houts Bay, quand un babouin est entré par la fenêtre et s’est emparé des fruits. Je n’ai esquivé aucun geste tellement j’étais terrifié ».
Ces babouins cherchent de la nourriture bien évidemment. Cependant, ils ont montrent également de l’intérêt pour différents objets, notamment les bijoux.
Raids de macaques rhésusNew Delhi, en Inde, est actuellement en guerre ouverte. Non pas contre le Pakistan mais contre des hordes de singes, des macaques rhésus, qui pillent sans vergogne les garde-manger.
Il ne s’agit pas cette fois d’une dizaine de singes mais de milliers de petits délinquants qui envahissent par vagues successives le centre de la capitale.
Le macaque rhésus (Macaca mulatta) est un petit singe d’une dizaine de kilos qui vit en grands groupes de 50 à 200 individus.
Pour les hindous, ce singe est un animal sacré.
Il semblerait que le macaque rhésus ne soit pas reconnaissant de cette idolâtrie mais il possède d’excellentes raisons.
En effet, la destruction de son habitat provoque la famine. En principe, ce singe affectionne les forêts et les marécages.
La déforestation intensive le prive de ses ressources habituelles.
New-Delhi envahie par les singesAffamés, ils se sont regroupés et organisés pour s’infiltrer là où ils savaient trouver de quoi survivre.
Ils n’hésitent pas à se montrer agressifs si on essaye de les repousser. Ils se faufilent dans les bâtiments officiels, dans les maisons et ont même été jusqu’à piller un commissariat de police.
Incapables de lutter contre une telle armée, la municipalité a introduit une autre variété de singes, les langurs, que craignent les macaques.
Ils ont commencé à s’en servir pour protéger certains bâtiments. Certaines compagnies privées ont « embauché » des vigiles très spéciaux. Jusqu’à 12 langurs peuvent faire office de gardiens.
Le problème c’est que ces singes sont enchaînés ce qui viole la protection dont ils bénéficient.
La primatologue Iqbal Malik a mis en garde les autorités contre ce qu’il considère comme une grave erreur.
Faute de nourriture, les deux espèces pourraient bien s’allier contre l’homme. Il ne faut surtout pas mésestimer l’intelligence des primates.
Ces paroles très sages sont sûrement celles qu’aurait prononcé Zira.
Elle estime que la population de singes s’élève à environ 5 000 dans New Delhi. Il y a déjà 7 ans, elle avait proposé que le gouvernement créé une réserve et qu’une campagne de stérilisation soit effectuée.
Mais, le gouvernement a préféré piéger des centaines de singes ce qui n’a servi strictement à rien.
Récemment, il avait décidé de remettre en liberté 300 singes enfermés dans des cages. Mais, ces singes « urbanisés » pourraient bien ne pas survivre dans un autre environnement. C’est d’autant plus vrai, que les bébés sont enlevés à leur mère.
De nombreuses associations de protection des animaux s’insurgent contre les mesures prises par l’Inde.
« Nous avons pris leur terre, nous avons pris leurs arbres, nous avons pris leurs forêts et maintenant nous voulons juste les envoyer dans une autre forêt. Nous jouons à Dieu »
- Citation :
- Depuis déjà longtemps, les macaques rhésus de la région de New Delhi, en Inde, envahissent littéralement la ville. Leurs forêts, détruites par l'agriculture, l'urbanisation et le commerce du bois, ne leur laissaient pas d'autre choix. La population de singes, en augmentation constante dans une ville déjà surpeuplée, est à l'origine de tensions grandissantes. Pourtant, la cohabitation aurait pu demeurer pacifique puisque les habitants de New Delhi vouent un culte inconditionnel au dieu Anhuman. Ce qui par voie de conséquence confère aux macaques un caractère sacré et les rendent "intouchables". Dans la croyance des indiens, celui qui moleste ou tue un singe verra un malheur sans nom s'abattre sur lui. Autant dire que nos petits camarades profitent de la situation sans vergogne. Et la cohabitation devient chaque année plus ardue car les singes sont de plus en plus agressifs, mordants les passants sans motifs apparents, autre que celui d'une irritabilité dont on devine sans peine les raisons. Ils squattent les immeubles plus ou moins abandonnés, s'installant en groupes importants et imposants leur loi partout à la ronde. Bien sûr, ils se déplacent avec aisance dans toute la ville en passant par les toits (succédané de la cime des arbres). Ils prisent particulièrement les gares où le flux de circulation est logiquement très important. Là, ils s'installent tôt le matin et attendent leurs victimes venues de la banlieue de New Delhi. Leur travail préféré consiste à voler les victuailles des honnêtes travailleurs qui passent à leur portée. Et si la victime résiste, c'est la morsure assurée. Les indiens sont désemparés du fait de l'interdit religieux qui les empêche de se défendre. Les singes en profitent puisqu'ils n'ont plus ni moyens de subsistance ni domiciles : ils n'ont plus de forêts.
Quelle pourrait être la morale de cette histoire ? Disons, à titre de prémisse, qu'ils sont devenus le miroir d'une humanité de voleurs, spoliateurs et destructeurs. Certes, ils s'en prennent probablement à des innocents qui sont de surcroît fort bien disposés à leur égard. Mais la nature ne connaît pas la "Justice"...
Texte pris sur le site : Anhuman : le site des forêts