Le méthane rejeté par les troupeaux de bovins contribue de façon non négligeable aux émissions globales de gaz à effet de serre. Pour réduire ce phénomène, des scientifiques tentent d’élaborer une herbe permettant de diminuer ce phénomène.
Deux milliards de m3 !!! Voilà le total des émissions de méthane d'origine digestive par les herbivores de rente en France (source INRA). Le méthane (CH4) est un des principaux gaz à effet de serre, dans l’atmosphère il absorbe une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre, et l'empêche ainsi de s'échapper vers l'espace. Ce phénomène contribue au réchauffement de la Terre. Les teneurs en méthane ont augmenté de plus de 150% ces 200 dernières années en grande partie à cause de l’activité humaine : agriculture, exploitation du gaz naturel, stockage des déchets…
Des scientifiques de Gramina, une entreprise de biotechnologie issue d’un partenariat Australie/Nouvelle-Zélande, sont en train d’élaborer une herbe qui permettra non seulement de réduire la quantité de méthane émis par les bovins mais également dotée de la capacité à pousser dans les climats les plus chauds. Leur travail fait l’objet d’une publication dans le dernier numéro de la revue Chemistry & Industry éditée par la Société des industries chimiques.
Le méthane provient en effet des micro-organismes, contenus dans le tube digestif du bétail, qui décomposent la cellulose de l’herbe. Le sous-produit de cette dégradation est le méthane qui est ensuite rejeté sous forme de flatulences. Les chercheurs de Gramina ont créé une herbe plus digeste dans laquelle ils ont « éteint » une enzyme, la O-methyl transferase augmentant ainsi sa digestibilité tout en conservant les propriétés structurelles de la graminée. Les essais en serre ont été couronnés de succès, il reste maintenant à passer la phase de test en plein champ.
J.I.
Sciences et Avenir.com
05/05/2008