Cet animal :
occupait autrefois une place importante dans la mythologie de bon nombre de collectivités des Premières nations habitant les Prairies
habite son terrier tout au long de l’année, tant pour se protéger que pour la mise bas, contrairement à la plupart des autres renards
sort rarement de son terrier lorsqu’il vente, en été ou en hiver
a été rétabli dans certaines parties de son aire d’origine au Canada, bien qu’il soit encore considéré comme une espèce en péri
Description: Le renard véloce, Vulpes velox, est membre de la famille des canidés (chiens), à laquelle appartiennent également le loup, le coyote, le chien et les autres renards. Il se distingue des autres renards du Canada (renard roux, renard arctique et renard gris) par sa petite taille (à peu près celle d’un chat domestique), par la tache noire qu’il a de chaque côté du museau et par sa queue à bout noir.
En hiver, le pelage du renard véloce est long et fourni, principalement gris chamois sur la tête, le dos et le dessus de la queue, et roux orangé sur les flancs, les pattes et le dessous de la queue. La gorge, la poitrine et le ventre sont pâles (de chamois à blanc). En été, la fourrure est courte et rude, de couleur plutôt gris rougeâtre.
Les mâles sont un peu plus gros que les femelles, pesant en moyenne 2,45 kg contre 2,25 kg pour les femelles. Le renard véloce mesure environ 30 cm à l’épaule, et sa longueur totale est d’environ 80 cm.
Les premiers colons des Prairies canadiennes utilisaient le terme « renard nain » pour désigner le renard véloce, et on utilise depuis l’un ou l’autre de ces deux noms. Cependant, des études sur les renards nains des Prairies du Canada et du Centre des États-Unis, ainsi que sur le renard nain du désert du Sud-Ouest des États-Unis ont démontré que les deux animaux ne sont pas entièrement identiques. Aussi, l’espèce habitant les Prairies a été désignée sous le nom de « renard véloce », tandis que celle qui habite le désert a gardé le nom de « renard nain ».
Le renard véloce se distingue du renard nain (Vulpes macrotis) par ses oreilles plus courtes et plus espacées, par sa tête plus arrondie ressemblant davantage à celle d’un chien (chez le renard nain, l’écart entre les yeux est plus grand et le museau plus étroit). Sa queue est également plus courte et représente en moyenne 52 p. 100 de la longueur du corps comparativement à 62 p. 100 dans le cas du renard nain.
Habitat et Habitudes: Les renards véloces préfèrent les vastes prairies où il n’y a aucun obstacle à la visibilité ni à la mobilité et où la végétation est clairsemée, courte et diversifiée. La végétation indigène que l’on retrouve souvent dans de telles prairies inclut de l’herbe aux bisons, de la schizachyrium à balais et du pâturin comprimé. La transformation de la prairie indigène en terres agricoles a entraîné une diminution de la quantité et de la qualité de l’habitat du renard véloce dans la majeure partie de son ancienne aire de répartition. Toutefois, il existe encore des zones assez importantes où la prairie est demeurée inchangée dans le Sud de l’Alberta et de la Saskatchewan.
Pour que les populations de renards véloces prospèrent, elles ont besoin d’un habitat propice à l’aménagement de terriers. Habituellement, les renards véloces font leurs terriers dans des pentes bien drainées et au sommet de collines, près d’étendues d’eau permanentes.
Le renard véloce est un animal principalement nocturne (actif pendant la nuit). Il passe généralement la journée dans son terrier ou à proximité, mais on en a repéré , à l’occasion, loin du terrier, le matin ou le soir pendant la saison de la mise bas (lorsque les petits naissent). Si on ne les dérange pas, on peut souvent observer des adultes qui s’exposent au soleil près du terrier, le matin ou le soir en été, et le midi en hiver.
Les renards véloces n’aiment pas le vent. Aussi, été comme hiver, ils sortent rarement de leur terrier par temps venteux.
Le naturaliste Ernest Thompson Seton a dit du renard véloce qu’il était le moins rusé de nos renards. À cause de sa curiosité et de sa naïveté, il se laisse facilement prendre au piège et empoisonner, ce qui a probablement contribué à lfaire disparaître l’espèce de la majeure partie de son aire de répartition au Canada, au début des années 1900.
Caractéristiques uniques: Le renard véloce a été appelé ainsi à cause de sa rapidité. On a observé des renards de cette espèce courant à plus de 60 km/h, mais sa petite taille donne l’impression qu’il se déplace encore plus vite.
Autrefois, le renard véloce était important pour bon nombre de collectivités des Premières nations qui habitaient dans les Prairies. Par exemple, dans la mythologie des Pieds-Noirs du Sud-Ouest de l’Alberta, le renard nain (nom que donnaient les Pieds-Noirs au renard véloce) occupait une place de choix et était investi de fonctions sacrées. On a retrouvé des restes de cette espèce dans des sites archéologiques datant de plusieurs milliers d’années, à Buffalo Lake, près de Stettler, en Alberta.
Contrairement à la plupart des autres canidés, les renards véloces habitent leur terrier tout au long de l’année, tant pour se protéger que pour la mise bas. Certains terriers, dont on pense qu’ils sont utilisés principalement comme abri, ne se composent que d’un simple trou avec une seule entrée; d’autres, utilisées pour la mise bas, sont souvent très complexes, comprenant un réseau de tunnels reliés entre eux et de nombreuses entrées. Généralement, la terre est transportée en ligne droite à une certaine distance de l’entrée. Même si les renards véloces utilisent des terriers de spermophiles ou de blaireaux qu’ils agrandissent ou modifient, ils sont tout à fait capables de creuser eux-mêmes leur habitation.
Aire de Répartition: Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a maintenant désigné le renard véloce comme une espèce « en voie de disparition ». Les renards véloces étaient nombreux dans la partie des Prairies canadiennes qui va des collines Pembina, dans le Sud-Ouest du Manitoba, jusqu’aux contreforts des Rocheuses. En Alberta, l’aire de répartition s’étendait jusqu’au 53e degré de latitude nord, mais en Saskatchewan et au Manitoba, elle se limitait aux zones de plaines situées plus au sud.
Alimentation: Le renard véloce est un prédateur opportuniste (il mange ce qu’il trouve) . Il se nourrit principalement de souris, de lapins à queue blanche et de charogne (animaux morts ou en putréfaction), mais également de petits mammifères, d’oiseaux, d’insectes, de reptiles et d’amphibiens. Même s’il doit souvent recourir à la ruse et agir par surprise pour capturer ses proies, sa vitesse lui permet parfois d’attraper des lièvres de Townsend à la course.
En été, le régime alimentaire du renard véloce reflète la plus grande variété de proies disponibles. À cette époque de l’année, les restes d’insectes (comme des sauterelles) peuvent constituer jusqu’à la moitié du volume de ses excréments. Bien qu’il se nourrisse également d’oiseaux qui nichent au sol, comme les étourneaux et les bruants noir et blanc, il ne semble pas être un prédateur important de gibiers à plume.
Reproduction: Contrairement à la plupart des autres canidés, les renards véloces habitent leur terrier tout au long de l’année, tant pour se protéger que pour la mise bas (l’action de mettre des petits au monde) . Certains terriers, qui seraient surtout utilisés comme abri, ne se composent que d’un simple trou avec une seule entrée; d’autres, utilisées pour la mise bas, sont souvent très complexes, comprenant un réseau de tunnels reliés entre eux et de nombreuses entrées. Généralement, la terre est transportée en ligne droite à une certaine distance de l’entrée. Même si les renards véloces utilisent des terriers d’écureuils terrestres ou de blaireaux qu’ils agrandissent ou modifient, ils sont tout à fait capables de creuser eux-mêmes leur habitation.
Ils vivent souvent par couple, mais ne forment pas toujours des unions permanentes. Les mâles aident à chasser des proies pour les petits; on a déjà vu un mâle et une femelle tenter d’attirer un chien loin du terrier où se trouvaient les petits.
La saison de reproduction s’étend de janvier à mars; la période de gestation (période pendant laquelle la femelle porte ses petits) dure environ 50 jours. En captivité, au Canada, les petits naissent entre la mi-avril et la mi-mai. Une portée moyenne comprend de quatre à cinq renardeaux, mais on a observé des portées n’en comportant qu’un seul et d’autres qui en comptaient jusqu’à huit. Les renardeaux commencent à voir et à entendre lorsqu’ils sont âgés de 10 à 15 jours et ils sont sevrés au bout de six ou sept semaines. Dès l’âge de deux mois, ils ont la même apparence que les adultes et, en septembre, ils ont presque la même taille que leurs parents. Les jeunes renards quittent le terrier natal pendant l’automne.
Dans la nature, le renard véloce vit de huit à dix ans; en captivité, certains individus ont atteint l’âge de 13 ans.
Conservation: Le fait que les renards véloces utilisent leurs terriers tout au long de l’année démontre qu’ils ont besoin de se mettre à l’abri dans la végétation clairsemée de leur habitat. Les coyotes, les aigles, les buses à queue rousse et les buses pattues sont reconnus comme étant des ennemis du renard véloce. Cependant, ce sont les humains qui représentent la plus grande menace à la survie de l’espèce, soit directement (chasse, piégeage, empoisonnement), soit indirectement (destruction de l’habitat).