Egalement connu sous le nom de renard bleu, Isatis ou renard arctique, le renard polaire (Vulpes lagopus. Synonyme: Alopex lagopus) occupe le même territoire que l’ours polaire.
La fourrure brunâtre du renard arctique en été se pare d’un beau blanc quand l’hiver arrive. C’est le seul mammifère de petite taille à vivre exclusivement dans les régions arctiques.
Le froid glacial ne fait pas reculer le renard polaire devant les glaces. Il est parfaitement adapté à cet environnement hostile.
Moins haut sur pattes que le renard roux, ses oreilles sont très courtes et ses soles plantaires sont recouvertes de poils serrés.
Sa morphologie s’est adaptée au biotope.
Comme le caméléon, il est passé maître dans l’art du camouflage.
Sa fourrure change de couleur selon la saison. Brunâtre en été, le renard actique devient tout blanc l’hiver pour se fondre dans la neige puis il se fait gris bleu à la mauvaise saison ou gris fumé quand le soleil brille. Habitat neigeux ou toundra, ce renard se confond toujours dans son environnement.
Il faut un vent extrêmement violent pour que ce renard souffre vraiment du froid.
Un mâle atteint environ 70 cm de long pour un poids de 5 à 9 kg.
Les renards possèdent un langage complexe qui est aussi bien vocal que gestuel. Le renard peut glapir, gémir ou aboyer.
Aboiement d'un renard polaire
La population est plus ou moins dense selon les ressources. Dans les îles de la mer de Béring, on peut comptabiliser jusqu’à 15 spécimens au kilomètre carré.
Le renard polaire peut être contaminé par la rage de la même manière que le renard roux. Cependant, la mortalité provient surtout du manque de nourriture au cours d’hivers particulièrement rigoureux.
Ses glapissements sont semblables à ceux du renard roux et il peut hurler comme la plupart des canidés.
L’habitat du renard polaire
Ce renard a colonisé l’intérieur du cercle polaire arctique, le Canada, le Groenland, la Russie et le nord de la Scandinavie.
C'est un grand consommateur de petits rongeurs polaires comme le lièvre arctique.
Lièvre polaire. Licence
Il a cependant une nette préférence pour le lemming. Ce petit rongeur s’isole du froid en creusant des galeries. Le renard polaire épie ses déplacements sous la glace et le repère à l’ouie.
Dès que sa proie est repérée, il creuse un trou et plonge la tête la première pour saisir sa victime d’un coup de patte.
L’hiver, il peut se faire charognard et n’hésite pas à chaparder à l’ours polaire des lambeaux de chair de phoques.
On le surnomme d’ailleurs le chacal du nord.
En cas de disette extrême, il subsiste en mangeant les crottes de l’ours polaire ou du bœuf musqué.
Tant que les rongeurs abondent, notre renard peut se constituer un garde-manger. C’est même impressionnant de voir la quantité de nourriture qu’il peut emmagasiner.
On a retrouvé dans un garde-manger 36 petits pingouins, 4 bruants des neiges et un grand nombre d’œufs.
Quand ses proies favorites commencent à manquer, il se rabat sur les oiseaux qui nichent à terre tels les lagopèdes ou les oies.
C’est un parfait opportuniste qui peut aussi se régaler de baies, de poissons ou de mollusques. Il mange également des bébés phoques ou des crustacés.
C’est ainsi que ce renard peut, grâce à son opportunisme et sa fourrure épaisse, survivre à des températures proches de - 80°C.
Le mode de vie
Contrairement aux croyances, le renard n’est pas un animal solitaire. Selon les circonstances, il peut se montrer solitaire ou sociable, vivre en couple ou en groupe, défendre un territoire ou le partager.
Le renard polaire vit généralement en couple.
Le degré de sociabilité dépend surtout des ressources alimentaires. Dans les régions habitées par le renard polaire, ces ressources sont souvent limitées.
De ce fait, un seul renard peut exploiter un domaine vital de plus de 3 000 hectares et parcourir de longues distances à la recherche de proies.
Par contre, quand les conditions sont favorables plusieurs couples peuvent s’installer les uns à côté des autres et former de grandes colonies.
Les accouplements ont lieu en avril. Après une gestation de 7 à 8 semaines, 2 à 8 petits naissent aveugles et sourds.
La femelle a pris soin de creuser un terrier pour mettre bas. Le couple s’occupe tour à tour des jeunes.
Durant les premières semaines, la femelle ne quitte guère le terrier et c’est au mâle que revient la tâche de rapporter la nourriture.
Après une période d’allaitement d’environ deux semaines, les renardeaux percent leurs premières dents de lait. Leur mère les nourrit alors de viande à demi digérée qu’elle régurgite pour eux.
Dès 12 semaines, les jeunes commencent à sortir avec leurs parents pour débuter leur vie d’adulte.
La protection du renard polaire
La beauté de sa fourrure lui a valu une chasse intensive. Cette chasse a failli provoquer son extinction, notamment en Scandinavie.
En Suède, il est protégé depuis 1928. Par contre, ailleurs il est toujours chassé. En Russie, il est élevé dans des fermes.
Il représente une importante source de revenus pour les Esquimaux du Canada.
Beaucoup moins farouche que le renard roux, il se montre très confiant et n’hésite pas à approcher les zones habitées pour trouver de la nourriture.
Parmi les 21 espèces différentes de renards, toutes souffrent des persécutions dont elles font l’objet de la part de l’homme. Seul le renard roux a réussi à résister à la pression humaine grâce à une adaptabilité hors du commun.