Nom Latin :
Testudo graecaRépartitionOn trouve la Tortue grecque en Afrique du Nord, du Maroc à la Libye, ainsi qu'au sud de l'Espagne et aux Baléares, en Sardaigne et en Sicile.
CaractéristiquesSon nom fait référence au dessin en forme de frise grecque de la dossière, bien qu'elle ne soit aucunement représentée en Grèce. Cette tortue se différencie (notamment de la Testudo hermanni ) par les traits suivants : des ergots cornés derrière les cuisses, pas de griffe au bout de la queue, le plastron, jaunâtre à crème, est marqué de taches noires irrégulières ou à peine visibles mais jamais de bandes latérales noires régulières. Sa dossière en dôme prononcé est jaunâtre avec des des marques noires régulières en forme de "frise grecque" mais qui s'atténuent avec l'âge. Sa taille maximum peut atteindre 300 mm, sa tête est tachée de noir et de jaune. Le plastron des femelles présente souvent une mobilité importante du lobe postérieur, facilitant la ponte des oeufs.
Mode de vieLa Tortue grecque vit dans des milieux arides et son alimentation est parfois réduite à quelques végétaux : chardons, luzerne et jeunes pousses. Certaines populations hibernent dans les milieux d'altitude (Moyen-Atlas), mais le plus souvent ces tortues estivent pendant les mois chauds, cachées sous des buissons ou dans des anfractuosités. Les mâles sont souvent agressifs et s'affrontent âprement en période de reproduction. Les préludes aux accouplements se déroulent au tout début du printemps et après les rares pluies d'automne. Le mâle poursuit la femelle, la mord violemment aux pattes ou au cou, tourne autour d'elle pour l'immobiliser et se juche sur sa dossière. Le dimorphisme sexuel est très marqué chez cette espèce, surtout au niveau de la taille : le mâle est plus petit que la femelle (150mm contre 300mm) et l'on voit souvent de très petits mâles s'accoupler avec de bien plus grosses femelles. Les pontes se déroulent d'avril à juin. Trois pontes sont fréquentes avec un record de cinq pour une même femelle. Chaque ponte compte une douzaine d'oeufs au maximum avec une moyenne de 7 oeufs.
Cette espèce est créditée d'une longévité exceptionnelle, mais uniquement en captivité : en Angleterre une tortue a vécu jusqu'à 120 ans. A la naissance, les jeunes tortues sont souvent grisâtres et prennent ensuite une coloration plus contrastée jaune noirâtre. Très âgées, les tortues grecques peuvent présenter alors une carapace "blanche" qui ne reflète en aucune manière un handicap ou une maladie.
Cette espèce est habituée à un climat chaud et sec, aussi son transfert en Europe (à cause des commerçants et des trafiquants) provoque souvent chez elle des maladies pulmonaires chroniques pouvant entraîner une mort rapide. Ces maladies (de type herpes) peuvent se transmettre à d'autres espèces comme les tortues d'Hermann.
ProtectionDepuis fort longtemps la Testudo graeca est transportée et exploitée pas l'homme. Elles se sont retrouvées dans tous les cabinets de curiositédu monde occidental. Lors des guerres coloniales, elles étaient ramenées par les soldats dans les pays européens jusqu'à leur protection par la Convention de Washington. Elles étaient vendues dans les poissonneries et animaleries, à la fois pour réaliser des soupes et pour nettoyer les jardins des escargots et limaces. De ce fait certaines populations sauvages ont été réduites à peu de chose. Aujourd'hui elles sont encore ramassées et vendues dans tous le Maghreb. Les gouvernements de ces pays ne mettent pas en application les conventions Cites qu'ils ont pourtant signé et ce commerce dépeuple leur propre pays de sa faune autochtone.
Les tortues sont présentées aux touristes dans des conditions déplorables (cages, sacs, paniers en plein soleil), ce qui apitoie le client et augmente les ventes. Aux frontières, elles sont saisies par les douanes, ou elles finissent dans un jardin de banlieue, une région au climat trop humide qui abrège leur existence. Par ailleurs la vente de ces tortues a créé et développé un goût pour la terrariophilie et la tortue de jardin, néfaste pour les tortues en général. La sauvegarde de ces espèces dépend d'un travail d'information permanent, de l'arrêt des ventes dans les pays d'origine et du lancement de programmes d'études et de conservation dans certains pays.