Passereau de la taille d'un moineau, le Tichodrome échelette est reconnaissable à sa tête, son dos, son dessous et à ses larges ailes arrondies en vol comportant de grandes zones rouge sang et deux séries de taches blanches sur leurs faces inférieures. Les ailes repliées, la couleur grise du plumage du tichodrome échelette constitue un excellent camouflage dans les rochers. À distance, il passe aisément inaperçu. Il possède un bec mince légèrement recourbé vers l'avant. Ce long bec retourné lui permet d'atteindre les insectes dans les fissures des rochers. En plumage nuptial, le mâle a la gorge et la poitrine noire. En plumage internuptial, la gorge et la poitrine redeviennent blanc grisâtre. La femelle nuptiale porte une gorge blanc grisâtre avec petite tache gris noirâtre au milieu, elle a aussi moins de rouge aux ailes. Sa queue est gris-noir avec taches blanches sur les côtés. Proche parent des grimpereaux, il ne possède pas toutefois leur longue queue rigide, qui sert de point d'appui dans les évolutions verticales.
En vol, le Tichodrome montre ses grandes ailes rondes tachetées de rouge et de blanc et rappelle un peu un papillon. Il grimpe parmi les rochers et au flanc des falaises, déployant sans cesse les ailes. Son vol papillonnant évoque celui des grimpereaux. Son long bec incurvé et son agilité à escalader les falaises à la façon des grimpereaux l'apparentent cependant plus étroitement aux sittelles. Il escalade les rochers à la recherche d'insectes, mais rarement sur les arbres. Il passe inaperçu quand il grimpe, les ailes fermées, sa couleur de pierre se confondant admirablement avec le milieu environnant. À la recherche de nourriture, il grimpe le long des parois rocheuses avec des mouvements saccadés et avec de brefs planés. Agrippé à la roche, il chemine par bonds et glisse habilement son long bec recourbé dans la moindre faille pour y saisir les insectes engourdis. Le tichodrome est intimement associé aux parois rocheuses, surtout aux secteurs humides, ombragés, à l'abri de surplombs. En raison de son vol papillonnant (battements rapides des ailes), les parties rouges et les taches blanches semblent clignoter.
Espèce peu commune et locale dans les hautes montagnes, de 1000 à 3000 mètres jusqu'à la limite des neiges. On le rencontre dans les zones rocheuses, surtout dans les parois abruptes avec une certaine végétation et de l'eau à proximité. Fréquente des sites inaccessibles, difficile à observer. Hôte très rare en dehors de son aire de distribution normale, mais en hiver et au printemps ; on l'observe aussi à plus basse altitude en hiver sur les édifices, les murailles des châteaux, les ruines, les clochers dans les agglomérations en plaine ou dans les vallées, parfois dans les carrières. Il est alors moins farouche.
Le Tichodrome occupe la plupart des grands massifs montagneux européens, des Pyrénées jusqu'aux Carpathes et aux Balkans. Présent aussi du Caucase et jusqu'en Himalaya et en Asie centrale. En France, les massifs alpins et pyrénéens abritent les populations les plus importantes. Le massif du Jura héberge quelques dizaines de couples. L'espèce est absente des Vosges et il n'existe que quelques cas de reproduction dans le Massif central.
Sédentaire, mais déplacements erratiques à partir du mois d'août. Des oiseaux font des migrations altitudinales et d'autres peuvent hiverner à grande distance de leur lieu de reproduction. Après une transhumance vers les sommets au début de l'été, les tichodromes échelettes redescendent au milieu de l'automne. En hiver, ils se dispersent dans les vallées avoisinantes ou vagabondent très loin de leurs montagnes natales. On peut même en découvrir dans un site artificiel comme les tours de Notre-Dame de Paris, les remparts du château d'Angers ou encore la digue de béton d'un barrage en Dordogne !
Le chant comprend 3 à 5 sifflements prolongés, la dernière note étant nettement descendante.
Le Tichodrome échelette se nourrit d'insectes et leurs larves, d'araignées, de cloportes et de mille-pattes adroitement délogés des rochers fissurés et des interstices entre les pierres à l'aide de son long bec fin.