Le gorille est après le chimpanzé, d’un point de vue génétique, l’animal le plus proche de l’homme. Pendant longtemps, le gorille (Genre Gorilla), de part sa force, fut tenu pour une bête féroce et agressive envers l’homme. Ce portrait est à l’antipode du caractère du gorille : un animal très paisible et sociable.
Un écart très faible entre le gorille et l’Homo sapiens.Le gorille et l’homme ont bel et bien une parenté étroite. Cette parenté a été confirmée par les similitudes entre les chromosomes et les groupes sanguins. Notre bagage génétique, le génome, ne diffère que de 2% par rapport à celui du gorille.
Cela ne signifie pas que vous avez un ancêtre babouin à fesses bleues. Les hominidés (hommes et grands singes africains) ont évolué dans leur branche respective.
Il y a 12 millions d’années environ, la dérive des continents a créé une jonction entre l’Afrique et l’Asie. Certains singes anthropoïdes ont alors migré. C’est pourquoi gibbons et orangs-outans sont asiatiques.
Portrait du Gorille.Etant donné sa phénoménale constitution, le gorille est le moins arboricole des singes. Ils sont devenus quadrupèdes et marchent sur la plante des pieds tout en s’appuyant sur l’articulation médiane des doigts de leur main.
Seuls les jeunes sont à l’aise pour se livrer à des acrobaties aériennes.
Il est vrai qu’un mâle adulte peut mesurer jusqu’ à 2 m debout pour un poids moyen de 165 kg.
Le gorille possède une excellente vue et voit en couleurs. Il possède également un odorat très fin et peut sentir un homme à plus de 20 mètres.
Les gorilles consacrent de 2 à 4 h par jour à la sieste. Ils profitent de cette pause pour faire leur toilette. Leurs pauses sont très semblables aux notres.
Dans leur environnement naturel, les gorilles ne boivent jamais d’eau car leur alimentation en comporte suffisamment.
D’ailleurs, ils détestent l’eau et nagent très mal. C’est amusant de voir un clan qui doit traverser un cours d’eau. Afin de ne pas se mouiller, ils vont jusqu’à déplacer des troncs d’arbres et les poser en travers pour traverser au sec.
On distingue trois sous-espèces de gorilles qui sont très proches les unes des autres :
Le Gorille des plaines de l’Est (Gorilla gorilla graueri). Ce gorille habite la forêt du Zaïre. Il possède un pelage noir, ses mâchoires sont plus larges et sa cage thoracique plus développée.
Le Gorille des plaines de l’Ouest ( Gorilla gorilla gorilla). Une partie de son aire de répartition borde l’Océan Atlantique. C’est le gorille le plus répandu.
Le Gorille des montagnes (Gorilla gorilla beringei). C’est le plus velu des trois. Il vit dans la forêt tropicale humide qui couvre les monts Virunga à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda.
C’est l’espèce la plus menacée. Il en resterait environ 700.
Sociabilité et rapports de force.Les gorilles comme tous les primates se distinguent par leur faculté à vivre en société. Leurs clans sont très stables mais leur système social est fondé sur la force.
A la tête du clan, se trouve un mâle « dos argenté » qui règne sur un harem de plusieurs femelles et leurs petits. Parfois, il y a un deuxième mâle.
Il est évident que cette organisation qui repose sur la force d’un seul individu entraîne des luttes féroces pour le pouvoir.
Le jeune mâle, tant que son dos est encore noir, reste avec sa tribu. Il peut même y rester, une fois devenu un « dos argenté » s’il ne remet pas en cause l’autorité du chef.
Ce dernier est assez tolérant mais un jour ou l’autre, les mâles doivent partir pour fonder leur propre harem.
Avant d’en arriver là, les mâles errent en solitaire et représentant donc une menace pour tous les mâles dominants.
Quand deux mâles se rencontrent, souvent, l’affrontement se limite à une parade ritualisée destinée à impressionner l’adversaire. C’est la même technique qui est employée face aux hommes.
Une parade d’intimidation.Cette parade est immuable et compte des étapes distinctes :
*Les dos argentés s’assoient et émettent une série de grognements .
*Ils se lèvent puis arrachent une poignée d’herbe qu’ils jettent en l’air.
*Là, ils se frappent la poitrine avec force avec les paumes pour ne pas se blesser.
*Si l’adversaire n’a pas été impressionné, le gorille charge en rugissant et en détruisant tout sur son passage.
*Il s’arrête brusquement et assène sur le sol un grand coup de paume.
C’est le point final de la première phase d’intimidation.
Un calme lourd s’installe entre les deux adversaires qui s’affrontent du regard.
En principe, les deux mâles se séparent à ce moment là sans qu’aucun des deux n’ait baissé les yeux.
Mais, si le mâle solitaire veut en découdre, un combat sanglant s’engage. L’issue de cet affrontement est souvent la mort.
Si le mâle dominant est tué, le nouveau chef pratique un rituel particulièrement cruel en tuant les plus jeunes.
C’est le meilleur moyen qu’il possède pour féconder rapidement les femelles et assurer sa descendance.