Le raton laveur, ou plus exactement le raton laveur commun (Procyon lotor, Linnaeus 1758), est un mammifère omnivore originaire d’Amérique et introduit en Europe dans les années 1930. Il doit son nom à son habitude, plus ou moins réelle, de tremper ses aliments dans l’eau avant de les manger.
L’animal, de la famille des procyonidae, est essentiellement nocturne et grimpe facilement aux arbres grâce à ses doigts agiles et à ses griffes acérées.
Il a le pelage poivre et sel avec de légères teintes de roux.
On le reconnaît facilement à son masque noir bordé de blanc autour des yeux et à sa queue rayée de blanc et de noir.
Le raton laveur s’adapte à de nombreux milieux naturels.
Opportuniste et facile à apprivoiser, il s’aventure également dans les villes nord-américaines (Canada, États-Unis d'Amérique).
Son comportement varie selon le sexe et la région où il vit.
Il est toujours chassé pour sa fourrure mais ne constitue pas une espèce en danger ni même menacée.
Description Le raton laveur adulte mesure 80 cm en moyenne avec des variations entre 60 cm et 105 cm selon les individus, queue comprise.
Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles.
La masse du raton laveur est comprise entre 3,9 et 9,0 kg.
Les individus les plus gros vivent dans les régions septentrionales (8,5 kg en moyenne au Canada[4]) ; record : 28 kg.
Le poids fluctue selon la saison, atteignant un maximum à l’automne : sa masse peut alors augmenter de 50 % dans les régions situées au nord.
La fourrure est généralement grise ou brune. Quelques individus sont blancs, mais l’albinisme est très rare.
La mue débute au printemps et peut s’étaler sur trois mois.
Le pelage estival du raton laveur est court.
La tête est large, le museau pointu, les yeux noirs et les oreilles courtes (4 à 6 cm).
L’animal possède de longues canines comme tous les carnivores.
Les pattes sont dotées de cinq doigts munis de griffes non retractibles.
Les pieds mesurent entre 100 et 125 mm.
Le raton laveur dispose de sens très développés, en particulier le toucher.
La queue du raton laveur est généralement longue de 20 à 28 cm et peut mesurer jusqu’à 40 cm. Elle compte 5 à 7 anneaux bruns ou noirs et son extrémité est toujours noire.
Répartition et habitats.Originaire d’Amérique du Nord, l’espèce occupe le sud du Canada et la majeure partie des États-Unis, du Mexique et de l’Amérique centrale, dans la zone intertropicale. Il est plus rare dans les Antilles. Il est absent de certains secteurs des Montagnes Rocheuses à cause de l’altitude, des déserts et du Grand Nord canadien.
Le raton laveur fréquente la forêt mixte, la forêt de feuillus et les régions agricoles.
On le retrouve en bordure des forêts, le long des cours d’eau et dans les marécages sous presque toutes les latitudes de l’Amérique du Nord.
Il peut aussi vivre dans les parcs urbains et les banlieues.
Le territoire du raton laveur varie entre 1 et 50 km2 en fonction des densités humaines.
La femelle ne défend pas son territoire.
La densité moyenne est de 4 à 20 individus par km2 sur les terres cultivées et jusqu’à 100 par km2 en ville.
Le domaine vital d’un mâle compte entre 2 à 12 femelles en période de reproduction.
Dans les années 1930, le raton laveur est introduit en URSS et en Allemagne pour sa fourrure, dans des fermes d’élevage et pour diversifier la faune des forêts. Parfaitement acclimaté et en l’absence de prédateurs, il a proliféré depuis. Aujourd’hui, on compte environ 100 000 ratons laveurs en Europe. L’espèce est présente au Luxembourg, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France (Aisne où il aurait été introduit par des soldats américains), en Suisse, en Pologne et en Belgique.
Aujourd’hui, il est considéré comme une menace pour la biodiversité et a été classé par le Conseil de l’Europe comme espèce invasive dont l’éradication est conseillée en raison de son impact sur la faune locale. (
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Régime alimentaire.Omnivore, le raton laveur a un régime alimentaire varié mais préfère néanmoins les invertébrés, les insectes, les vers et les larves. Étant protégé des piqûres par son épaisse fourrure, il s’attaque aussi aux nids d’insectes.
Il mange de petits animaux aquatiques : palourdes d’eau douce, moules, écrevisses, poissons, grenouilles, tortues, amphibiens et huîtres[. Il s’alimente aussi de petits mammifères (rats musqués, mulots). En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Dans les villes, il fouille dans les poubelles qu’il ouvre aisément avec ses doigts agiles. Il lui arrive de manger des charognes.
La croyance populaire selon laquelle le raton laveur lave sa nourriture avant de la consommer vient du fait qu’il se nourrit généralement de petits animaux aquatiques et frotte souvent sa nourriture entre ses mains comme pour la pétrir. Ainsi, des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau ou de tiges rompues dans les champs de maïs sont des signes de sa présence.
Le raton laveur possède t-il une hygiène alimentaire ?Selon des études scientifiques, le raton laveur ne lave pas ce qu’il consomme. Le fait de mouiller ses doigts intensifie le sens tactile de ses membres antérieures.
Il frotte et trempe ses aliments dans l’eau avant tout pour affirmer ses prises.
C’est un opportuniste qui mange tout ce qu’il trouve dans son environnement : végétaux, invertébrés, fruits, céréales, détritus, insectes, petits rongeurs, poissons, écrevisses, œufs …
Dans certains Etats américains, il est détesté par les agriculteurs car il pille les champs de maïs dont il est friand.
Mode de vie du raton laveur.Il dort une grande partie de la journée et s’active la nuit en quête de nourriture. Pendant les périodes de grands froids, notamment dans les régions septentrionales du Canada et des Etats-Unis, après s’être gavé d’aliments pendant l’automne, il se réfugie dans une tanière et se plonge dans un long sommeil.
Il n’hiberne pas dans le sens strict du terme car son métabolisme et sa température corporelle demeurent stables.
Survivant grâce à ses réserves de graisse, il peut néanmoins perdre jusqu’à 50% de son poids durant l’hiver.
Ce n’est pas un grand bâtisseur. Il utilise les cavités existantes dans les creux des arbres ou au sol.
C’est un bon nageur qui n’hésite pas à plonger dans l’eau quand un crustacé, un poisson ou un serpent se trouve à trop grande distance du rivage.
Le raton laveur crabier est un nageur particulièrement remarquable qui a déjà été observé à plus de 6 km au large.
En dehors des périodes de reproduction, le raton laveur est solitaire et sédentaire. Son domaine vital est très variable en fonction du biotope.
Plusieurs individus peuvent partager un territoire riche en ressources. Cependant, en principe, le domaine d’un mâle ne chevauche pas celui d’un autre mâle.
Il n’apprécie pas particulièrement la présence de ses congénères. En cas de rencontre, deux mâles peuvent s’intimider. Ils se défient en grognant ou en montrant les dents.
Ils hérissent également leur pelage autour de la nuque ce qui leur donne une apparence plus imposante.
Il est rare que ces tentatives d’intimidation se soldent par un combat.
En zone urbaine, la répartition semble s’effectuer selon le sexe. La ville de Washington, par exemple, abrite une grande communauté de ratons laveurs dont la structure sociale est bien établie.
Les mâles annexent les zones de verdures tandis que les femelles maraudent près des zones résidentielles.
Cette communauté évite l’homme en sortant la nuit.
Certaines personnes ont adopté comme animal de compagnie un raton laveur. Plutôt docile, étant jeune, il peut devenir très dévastateur en vieillissant.
La reproduction du raton laveur.
Juste avant le début du printemps, le mâle se met en quête d’une ou plusieurs partenaires. Il peut parcourir de grandes distances pour s’accoupler.
C’est surtout en février et en mars que la période de rut bat son plein. La parade amoureuse est brève et le mâle ne reste pas plus d’une semaine avec sa partenaire avant d’en chercher une autre.
Après une gestation de 63 à 65 jours, la femelle met au monde de 3 à 7 petits. Pesant en moyenne 80 grammes, les bébés sont aveugles à la naissance. Ils ouvrent les yeux à partir du 20e jour environ et sont sevrés au bout de 70 jours.
Ils resteront près de leur mère pendant le premier hiver avant d’annexer leur propre domaine.
Très précoces, les femelles atteignent leur maturité sexuelle avant l’âge d’un an et vers deux ans pour les mâles.
Leur espérance de vie moyenne en liberté est de 5 ans bien qu’ils puissent vivre au-delà de 15 ans.
En captivité, le record est de 21 ans.
Leurs principaux prédateurs sont, outre l’homme, le coyote, les rapaces, le puma, le lynx et les serpents pour les nouveau-nés.
Le raton laveur et l’homme.La longévité du raton laveur est écourtée à cause de la chasse, du piégeage, des rigueurs de l’hiver et de la circulation automobile.
Le raton laveur a été l’objet d’un véritable massacre en Amérique du Nord jusque dans les années 1970. Vers 1930, 300 000 animaux étaient encore tués chaque année. Les peaux étaient exportées vers le Canada et l’Europe.
Mais, le raton laveur commun est coriace. Il se reproduit vite et sait déjouer de nombreux pièges. De ce fait, sa population reste vivace et n’est pas en danger.
En Europe, la population est en nette augmentation. On doit aujourd’hui effectuer un contrôle des populations, notamment en Suisse, en Allemagne et en France, pour éviter une trop forte progression des effectifs.
Il est important de contrôler les populations car ces animaux peuvent transmettre plusieurs maladies aux animaux domestiques et aux hommes.
Les ratons laveurs insulaires sont beaucoup plus menacés. Les populations installées sur ces îles sont assez petites et très isolées donc beaucoup plus fragiles.