Le pétrel de barau est un oiseau marin de taille moyenne de la famille des Pterodroma et endémique de l'île de la Réunion. Ses ailes sont longues et étroites et ses narines sont tubulaires. Les Réunionnais l'appellent aussi Taille-vent ou tayvan.
Cet oiseau tient son nom d'Armand Barau, un propriétaire terrien de l'est de la Réunion, qui est le premier à identifier (en 1963) cette variété d'oiseau marin jusqu' alors inconnu.
Il classé sur la liste de l'IUCN comme espèce menacée. Il est protégé par arrêté ministériel depuis 1989.
Comme l'ont confirmé 4 ans d'études, cette espèce est particulièrement sensible à la
pollution lumineuseComportementLes pétrels de Barau nichent sur le Piton des Neiges, le Gros Morne et le Grand Bénard. Les couples creusent un terrier dans le sol et n’ont qu’un seul œuf à la fois. La population de pétrels de Barau est estimée entre 3.000 et 5.000 couples.
Menaces Chaque année, à partir d'octobre, ces oiseaux qui vivent en mer gagnent les montagnes, et notamment le piton des Neiges, pour donner naissance à leurs petits. C'est lorsqu'ils redescendent, en avril principalement, que le drame se produit. Les jeunes pétrels de Barau sont attirés par les gros éclairages, comme ceux des stades de football, mais aussi de certains lampadaires dans les villes. EDF refuse d'endosser la responsabilité de ces accidents, expliquant que ce sont les villes qui décident d'allumer ou non les lumières.
Les jeunes pétrels font partie des oiseaux les plus sensibles à la pollution lumineuse. Les jeunes oiseaux (qui normalement amerrissent en mer pour s'y nourrir) une fois posés au sol ne savent plus s'envoler à nouveau, et ils sont facilement mangés par les chiens, chats ou autres prédateurs. Seulement 5% des oiseaux retrouvés sont des adultes. On suppose que les éclairages joueraient sur le magnétisme terrestre et provoquerait la désorientation des oiseaux.
Entre 40 à 60% des jeunes pétrels de Barau s’échouent à cause des éclairages publics chaque année. 600 à 900 oiseaux ont quitté leurs nids ce mois d’avril. Sans sauvetage, la population de pétrels de Barau risque d’être divisée par 2 en moins de 40 ans.
Le but de la SEOR (« Société d’études ornithologiques de la Réunion ») C'est pour permettre à ces oiseaux de survivre, que la société d'études ornithologiques de la Réunion, lance chaque année depuis trois ans une campagne pour récupérer les pétrels de Barau. La campagne s'étend sur un mois et demi, du 1er avril au 15 mai. 511 oiseaux ont été récupérés en 1998 et 605 en 1999, dont 550 ont pu être sauvés.
En 2005, la SEOR a relâché plus de 250 pétrels de Barau, en 2001, plus de 790. Une fois le pétrel relâché, c’est un excellent oiseau marin. Il est fidèle à son lieu de naissance et revient nicher sur les sommets de l’île. On constate que les oiseaux bagués il y a 2 ou 3 ans ne sont pas repris. C’est donc positif.
Site de la SEORProtectionÀ la Réunion, où de jeunes pétrels atterrissent souvent loin de leur destination, attirés par des lampadaires ou l'éclairage d'un terrain de sport ou du port, la mairie du Port et la Séor ont signé début 2008 un accord de réduction de la pollution lumineuse dans le cadre d'un plan de conservation du pétrel.
Appel aux réunionnaisSi vous trouvez un pétrel de Barau, il suffit de le mettre dans un carton, au calme, sans climatisation, à l’abri des chiens et des chats. N’essayez pas de le nourrir ou de lui donner à boire. Le pétrel récupère assez facilement de lui-même.
Appelez la SEOR (au 0262-20-46-65), qui prend en charge les oiseaux dans le Nord et l’Est, ou déposez l’oiseau dans un relais : la gendarmerie, les pompiers, les cliniques vétérinaires. La SEOR, c’est aussi dans toute l’île un réseau de 200 bénévoles chargés de récupérer les oiseaux, qui seront bagués et relâchés.