La famille du babouin, les Cercopithécidés, est en nombre d'espèces la plus importante au sein des singes de l'Ancien Monde. Les Pongidés (gorilles, chimpanzés, orangs-outans) et les Hylobatidés (gibbons) représentent en effet moins de 15 % des primates vivant en Asie et en Afrique.
Du Japon à l'Afrique du Sud, on dénombre 82 espèces de primates de la famille des Cercopithecidae, réparties en 18 genres.
Babouin
La famille du babouin, les Cercopithécidés, est en nombre d'espèces la plus importante au sein des singes de l'Ancien Monde. Les Pongidés (gorilles, chimpanzés, orangs-outans) et les Hylobatidés (gibbons) représentent en effet moins de 15 % des primates vivant en Asie et en Afrique.
Du Japon à l'Afrique du Sud, on dénombre 82 espèces de primates de la famille des Cercopithecidae, réparties en 18 genres.
Outre un mode de vie diurne, les points communs aux babouins se résument à quelques caractéristiques physiques, notamment l'absence de queue préhensile, des ongles à tous les doigts et surtout la présence d'épais replis de peau, callosités fessières, aux couleurs parfois incroyables, ornant l'arrière-train des mâles comme des femelles.
Jusqu'à recemment, les babouins étaient répartis en 5 espèces distinctives:
Babouin anubis (Papio anubis): Nord de l'Afrique centrale
Babouin jaune (Papio cynocephalus): Sud et Est de l'Afrique centrale
Babouin hamadryas (Papio hamadryas): Corne de l'Afrique et sud-ouest de l'Arabie
Babouin de Guinée (Papio papio) : Afrique de l'Ouest
Babouin Chacma (Papio ursinus) : Afrique du Sud
Aujourd'hui, les scientifiques considèrent qu'il n'y a qu'une seule espèce dans le genre Papio: Le babouin hamadryas
Les autres babouins sont donc classés en tant que sous-espèces.
Portrait du babouinLe babouin porte un museau très prononcé, semblable à celui d'un chien. Le terme « cynocéphale » signifiant « à tête de chien » désigne par conséquent ses plus proches parents parmi les Primates.
La capacité d’adaptation des babouins fait leur force. Montagnes, forêts et plaines, ces primates peuvent vivre sous des climats et dans des milieux très divers.
Les babouins se sont adaptés aux savanes ouvertes. Ils ont cependant conservé l’habitude de monter aux arbres pour y passer la nuit.
Il est vrai qu’ils sont originaires des grandes forêts d’Afrique, et donc initialement dépendants du milieu forestier.
Une incroyable population de babouins chacmas réussit à survivre dans le désert du Namib, en Afrique australe. L'aridité du lieu est extrême (moins de 30 mm de pluie par an) et, suçant seulement quelques racines et bouts d'écorce d'arbustes,
ces babouins peuvent rester près de 30 jours sans boire!
L’alimentation du babouinSi les singes de l'Ancien Monde ont pu coloniser une grande variété de milieux, cela est en grande partie dû à leur capacité à adapter leur alimentation.
Tous les Cercopithécidés sont de surcroît d'une grande dextérité et peuvent, grâce à ce talent manuel, accéder à diverses sources de nourriture.
Ils utilisent également leurs mains puissantes comme cuillers pour déterrer des bulbes ou des petites racines dans le sol, geste qui les sauvera en période de sécheresse dans les régions arides et dans les montagnes en hiver.
Recherchant essentiellement leur nourriture au sol, en retournant les pierres, en fouillant l'humus et la végétation, les babouins n'hésitent cependant pas à grimper aux arbres lorsque ceux-ci donnent des fruits.
Ils ont en effet parfaitement en mémoire les ressources saisonnières de leur territoire et leur vision en couleur facilite la sélection des fruits arrivés à maturité (cueillis trop tôt, ceux-ci seraient toxiques).
Leurs molaires plates et allongées leur permettent en outre de broyer des plantes très coriaces. Les babouins sont non seulement adroits et malins mais également chapardeurs: ils ont la fâcheuse habitude de voler dans les cultures des villages proches, ce qui leur vaut, dans certaines régions d'Afrique, d'être tirés à vue.
Un régime végétarien implique néanmoins un complément en protéines. Les moins valeureux des singes de l'Ancien Monde se contentent d'insectes, d'œufs ou de petits oiseaux. Tous sont attentifs aux déplacements de petits invertébrés, scorpions y compris, des escargots et surtout des sauterelles, leur vraie friandise.
Les grosses espèces terrestres, babouins en tête, sont également chasseurs de gibier, un type de chasse exigeant souvent la collaboration de tout un groupe. Pour attraper des lièvres à la sortie des terriers et des taillis ou bien débusquer de jeunes faons de gazelle se camouflant dans les herbes, plusieurs babouins peuvent ainsi encercler lentement une zone de chasse avant qu'un rabatteur pousse la proie à sortir de sa cachette. La rapidité et la puissance des babouins font le reste...
Vie sociale du babouinLe statut de mâle dominant dépend du nombre de conquêtes féminines d’où un déploiement de réelles stratégies de séduction.
La vie sociale du groupe est fondamentale pour tous les Cercopithécidés. Mais la taille du groupe et les relations en son sein varient selon l'espèce et sous l'influence des ressources disponibles.
On peut compter jusqu'à 500 babouins autour de certaines décharges publiques. Pour la majorité des espèces, le groupe n'est cependant constitué que de 10 à 40 individus, les deux sexes étant généralement représentés en nombre égal.
À l'intérieur du groupe, les relations entre individus peuvent suivre plusieurs schémas: le harem de femelles formé autour d'un seul mâle, territorial et agressif, est la règle chez les babouins hamadryas.
Il faut considérer le groupe mixte et « multimâles » comme la règle générale. Dans de telles sociétés, ce sont les femelles qui assurent le lien social et la raison en est simple: une fille vit avec sa mère toute sa vie, tandis que les garçons doivent quitter le groupe à l'adolescence pour en intégrer un autre.
Les femelles font donc corps entre elles et forment un noyau familial rassemblant souvent trois générations de guenons. Une fille héritant en général de la position hiérarchique de sa mère, on parle de sociétés « matrilinéaires ». Les femelles circulent ensemble, se toilettent les unes les autres et surtout se partagent l'éducation des enfants... des tâches pour lesquelles elles n'hésitent toutefois pas à faire appel à la protection des mâles.
Le statut de mâleLe statut du mâle s'acquiert par deux moyens opposés. II peut d'une part compter sur sa force. Un babouin mâle pèse deux fois plus qu'une femelle, et il n'hésite pas à faire valoir cette puissance lors de disputes liées à la nourriture ou à une place de repos.
Du fait, les femelles évitent généralement les mâles avec lesquels elles n'ont pas d'affinités particulières. Les plus malchanceuses -ou leurs petits- font l'objet d'agressions répétées et portent toutes la trace d'une violente morsure de mâle.
Cette force physique, les mâles la déploient naturellement entre eux pour établir la hiérarchie au sein d'un groupe. Les mâles dominants disposent des meilleures branches pour dormir, sont prioritaires dans l'accès à la nourriture et sont les premiers à profiter des femelles en chaleur. La hiérarchie entre mâles est fluctuante. Il n'est pas rare qu'un mâle inférieur provoque un mâle dominant pour acquérir son statut.
De telles bravades finissent immanquablement en duels, qui peuvent être fatals pour le vaincu: c'est la mort, l'exil ou la soumission.
Stratégies de séduction
La deuxième source du réel statut du mâle provient des relations qu'il développe avec les femelles, un pouvoir qui se construit jour après jour, au gré des alliances faites avec les femelles, ciment du groupe.
Lorsque par exemple un jeune mâle arrive dans son nouveau groupe, il ne peut espérer s'y maintenir que s'il est accepté par un certain nombre de femelles. Tout dépend de quelles femelles il obtient les faveurs: si une femelle de haut rang lui accorde son estime, elle pourra lui «présenter » ses amies proches... Un mâle visant une position dominante dans le groupe doit cumuler au moins cinq ou six relations proches avec des femelles.
Gagner les faveurs d'une femelle signifie prodiguer des soins et une protection à elle et à ses petits. Souvent, il faut également se battre contre un rival. Les travaux d'approche des femelles sont longs.
Le babouin anubis consacre des mois entiers à développer une relation avec une femelle, non seulement pour éventuellement devenir par la suite son partenaire sexuel, mais surtout pour se faire accepter par le groupe.