Rappel des faits :
- Citation :
- - Un jeune lion, objet d'une battue inusitée au Québec avec l'aide d'un hélicoptère équipé d'un dispositif de recherche thermique, a été retrouvé et s'est laissé prendre sans poser de problèmes, a indiqué la police jeudi.
"Boomer", un jeune lion apprivoisé, s'était échappé mardi soir de la résidence d'un habitant de la réserve amérindienne de Kitigan Zibi, située au Québec, à une centaine de km au nord d'Ottawa.
Le lion, dont on disait qu'il avait deux ans et pesait 70 kg, avait rompu sa chaîne et pris la poudre d'escampette dans les bois, provoquant une certaine émotion dans la région.
D'ailleurs Un Ontarien réclame Boomer! :
Dennis Day, un éleveur d'animaux exotiques de Cobden, à l'ouest d'Ottawa, affirme que Boomer a été élevé dans sa maison et qu'il lui appartient toujours.
M. Day dit avoir acheté le lionceau âgé de sept mois et qui pèse 70 kilos dans un zoo privé du sud de l'Ontario lorsqu'il n'était âgé que de trois jours.
Le lion a été remis au zoo de Granby, en Montérégie, mais Dennis Day dit n'avoir aucune intention de laisser l'animal au jardin zoologique et a déjà consulté son avocat pour la suite des procédures.
M. Day explique que Boomer était sous la garde de son ami, Stanley Dumont Whiteduck, qui habite sur la réserve autochtone de Kitigan Zibi, lorsqu'il s'est échappé.
Le zoo de Granby a indiqué que le lionceau a été placé en quarantaine pour 30 à 40 jours, d'ici à ce que les autorités prennent une décision quant à sa destination finale.
D'où l'interrogation, est-il normal que des particuliers aient des animaux sauvages ? A ceci on nous répond cela:
Les Québécois peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Seulement une poignée d'individus expérimentés ont un permis pour posséder alligators, tigres ou crocodiles et ils sont bien surveillés.
«Quand j'ai commencé à avoir des animaux exotiques, des voisins voulaient déménager», se souvient Hervé Maranda, qui fournit le gîte à des serpents venimeux, des crocodiles, des alligators et des insectes.
Pourtant, à part deux cas d'égratignures, aucun incident n'est survenu en 18 ans dans son parc zoologique, aménagé à même son terrain de Saint-Eustache.
Possession réglementéePour obtenir le permis d'héberger des animaux exotiques ou sauvages, il faut répondre aux critères du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Avoir un vétérinaire à temps plein, une vocation éducative et une expérience suffisante sont des critères obligatoires.
Selon Angèle Vandoorne, de la collection privée Magazoo, la législation est assez stricte pour les détenteurs de permis. «Monsieur et Madame Tout-le-monde ne peuvent avoir un alligator dans leur bain.»
Jean Cardinal, qui gère la seule entreprise au Québec qui fournit des animaux pour la télé et le cinéma, a dû attendre quatre ans avant qu'un permis ne lui soit accordé. «Je devais montrer patte blanche.»
Sa voisine Diane Bergeron ne se sent aucunement en danger. «Le pire qui soit arrivé, c'est quand le mouton noir qui a servi aux publicités de TQS s'est retrouvé sur notre terrain !»
Boomer, «un cas isolé»
Jean Cardinal ne croit pas que de nombreux animaux exotiques soient gardés en captivité illégalement dans la province.
«Quand je pars en tournage avec un animal, je dois toujours prévenir la police, sinon, en cinq minutes, c'est l'émeute. On les repère facilement.»
Les trois détenteurs de permis joints assurent que la fuite du lion à Maniwaki est un cas isolé. Serge Bergeron, analyste en réglementation de la faune terrestre, croit que le secteur de la faune, comme tout autre, n'est pas à l'abri des hors-la-loi. «Là où il y a l'homme, il y a de l'hommerie !»
Le propriétaire du lion laissé en liberté dans les rues de Maniwaki devra peut-être répondre à quelques questions du ministère de la Faune, car il est interdit d'héberger un tel félin à moins d'être... un zoo.
La Loi québécoise sur la conservation de la faune et le Règlement sur les animaux en captivité spécifient que la seule manière d'obtenir la garde en captivité d'animaux exotiques est d'être titulaire d'un permis de jardin zoologique.
Sauf qu'il s'agit d'une réserve, et c'est la loi canadienne qui pourrait s'appliquer.
«Au Québec, ça prend un permis de zoo, affirme le directeur général du Parc Safari, Patrice Deneault. Selon moi, il a été acheté sur le marché noir, soit en Ontario ou aux États-Unis, où la loi est moins rigide.»
Déjà arrivé
C'est d'ailleurs déjà arrivé à Granby qu'un lion s'échappe.
Le 12 août 1968, une lionne de quatre ans enceinte nommée «Tricky» s'était enfuie du zoo pour aller se promener en ville.
L'animal était abattu 35 minutes plus tard dans la rue Laurier par des citoyens, car les carabines de la police n'étaient pas assez puissantes.