Selon une étude espagnole la complexité du chant des oiseaux serait liée à la bonne santé globale de la population de l’espèce concernée.
Une équipe de chercheurs du Conseil espagnol de recherche (CSIC) a étudié la répartition d’une espèce d’oiseau, le Sirli de Dupont, dans le Nord-Est de l’Espagne. Ils se sont particulièrement intéressés au chant des mâles en fonction des groupes plus ou moins importants auxquels ils appartenaient. Depuis longtemps ornithologues et passionnés savent que les chants sont utilisés durant la parade nuptiale, ils visent à renforcer la visibilité des mâles auprès des femelles. Au niveau individuel, le chant est un indicateur des qualités du mâle.
Au-delà de la « drague » le chant des oiseaux pourrait livrer de précieuses indications quant à la santé de la population dont ils font partie affirment les scientifiques espagnols dans la revue PLoS Biology. Ils ont en effet découvert un lien entre la diversité individuelle des chants et la fiabilité de la population globale (qui se mesure par le taux annuel de changement dans la population).
Selon eux, les mâles des populations les plus nombreuses et productives (celles les moins enclines à l'extinction) chantent les chants les plus complexes. Les chants des oiseaux provenant de plus petites populations aviaires sont quant à eux moins travaillés. L'hypothèse dans ce cas est la suivante: ce phénomène résulte de leur appartenance à un milieu culturel moins riche et peut-être à un accouplement moins fructueux. Les attributs culturels reflètent donc non seulement les caractéristiques au niveau individuel, mais également les propriétés émergentes au niveau de la population. Ces résultats ouvrent la voie à l'étude de la diversité culturelle des animaux dans un environnement de plus en plus modifié par l'homme.
Le Sirli de Dupont est une espèce menacée et inscrite sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Autrefois présent dans une grande partie de l’Europe, on ne trouve plus le Sirli qu’en Espagne où même là, il est de plus en plus rare.
J.I.
Sciences et Avenir.com
17/04/2008