Elle rêvait de parler avec les animaux et elle l'a fait ! En 1971, l'Aaméricaine Francine Patterson visitait le zoo de San Francisco lorsqu'elle tomba en arrêt devant la cage d'un bébé femelle gorille. Un coup de foudre qui allait devenir une très belle histoire, celle du gorille Koko, à juste titre considéré aujourd'hui comme l'animal le plus intelligent au monde.
A l'époque étudiante en psychologie, Francine Patterson souhaitait étudier le langage des grands singes dans le cadre de son mémoire de fin d'étude. Le temps a passé et elle a fini par y consacrer sa vie entière. Un peu plus de 30 ans plus tard, désormais Koko parle anglais et si elle n'a jamais maîtrisé l'accent d'Oxford, elle comprend près de 2000 mots du langage courant ainsi que des centaines d'expressions du langage des signes.
Elle sait donc exprimer sa jalousie, sa joie, sa tristesse et encore bien d'autres sentiments. Symbole de la consécration, Koko est devenue la star d'un film sur sa vie, "Koko, le gorille qui parle", réalisé par Barbet Schroeder en 1978. Plus récement, Koko a même tenu un chat sur AOL avec des internautes.
Son acculturation semble lui avoir conféré des comportements inconnus chez les gorilles. Ainsi elle aime garder des animaux de compagnie et elle a passé avec succès le test du miroir.
Elle adorait les chats et en avait d'ailleurs un, un petit manx (chat sans queue) bleu-gris. Mais un jour, son chat s'est fait écraser. Elle était très triste. Des chatons sont arrivés du monde entier pour elle, mais son chagrin n'a disparu que quand elle a eu un petit manx bleu dans les bras ...
L'année dernière, Koko a refait parler d'elle à cause d'une rage de dents, parvenant à communiquer précisément son niveau de douleur sur une échelle graduée de 1 à 10. A l'aide de tableaux où des pictogrammes représentent différents états d'humeur, Koko peut suivre une conversation et même argumenter.
Histoire de faire taire les mauvaises langues qui doutaient de ce gorille pas comme les autres, Koko a donc effectué un test de QI où elle a obtenu le score surprenant de 90 points. C'est à dire tout près de ce que l'on considère comme le score moyen de référence pour les êtres humains (100 points).
Ce travail mené sur de longues années a permis d'en savoir beaucoup plus sur l'intelligence des gorilles. Francine Patterson a ainsi pu démontrer qu'ils portent en eux la quasi-totalité des aspects du comportement humain à une échelle simplement moins développée. Quand on sait que le patrimoine génétique de l'homme est commun à plus de 95% avec celui du singe, on comprend mieux les prouesses réalisées par Koko.
Anthropomorphisme ? Dans certains pays, on se demande si la place des gorilles est vraiment au zoo. Ainsi, en Nouvelle-Zélande, une loi votée il y a peu de temps les protège contre la détention et les expériences scientifiques.