Incidence des cancers à proximité des usines d'incinération d'ordures ménagères.
Afin d'évaluer le risque de cancer lié à l'exposition aux fumées des incinérateurs d'ordures ménagères, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a initié en 2003 une étude épidémiologique dont els résultats définitifs viennent d'être publiés.
Objectif et méthode
L'objet de cette étude était de quantitifer le risque de cancer survenus entre 1990 et 1999 en fonction du niveau d'exposition de la population aux panaches des incinérateurs d'ordures ménagères pendant les années 1970-1980. Il ne s'agit donc pas d'évaluer les risques liés aux incinérateurs actuels mais bien ceux conséquences des émissions passées.
Quatre départements, qui comprenaient alors 16 incinérateurs en activité entre 1972 et 1990 ont fait l'objet d'une enquête, il s'agit de l'Isère, du haut-Rhin, du Bas-Rhin et du Tarn.
Les analyses ont porté sur l'ensemble des cancers de l'adulte et sur des cancers pour lesquels un lien avec l'exposition aux polluants émis par les incinérateurs d'ordures ménagères a été établi ou suspecté dans la littérature scientifique : cancer du poumon, cancer du foie, cancer du sein, cancer de la vessie, lymphomes malins non hodgkiniens, myélomes multiples, leucémies aiguës et chroniques et sarcomes des tissus mous.
Enfin, le protocole et les résultats de l'étude ont été validés par un comité scientifique.
Les résultats
Selon les données observées, une exposition forte aux rejets atmosphériques des incinérateurs d'ordures ménagères dans les années 1970-1980 pourrait être associée, au cours de la décennie 1990, à une augmentation de 6 % de tous les cancers féminins, de 9 % des cancers du sein et de 18 % des lymphomes malins non hodgkiniens chez les femmes. Dans les mêmes conditions, l'excès de risque de lymphomes malins non hodgkiniens est de 12 % pour les deux sexes confondus et, chez les hommes, l'excès est de 23 % pour les myélomes multiples.
Les résultats de cette étude sont jugés cohérents avec ceux d'autres travaux publiés et confirment donc le lien probable entre l'exposition aux rejets et le risque de cancer.
Toutefois, cette étude souligne qu'elle ne permet pas :
- d'extrapoler aux incinérateurs actuels dont les émissions ont été considérablement réduites à la fois en quantité et en toxicité depuis décembre 2005.
- de distinguer clairement un lien de cause à effet entre l'exposition au rejet et l'incidence des cancers
De plus, il n'est pas exclu que certains cancers puissent se déclarer encore vue le temps de latence d'apparition des cancers.
Enfin, rappelons que la France compte près de 130 usines d'incinération ce qui représente le parc le plus important d'Europe.
Source : notre-planète.info