Type: Poissons
Race: Axolotl
Classe: Amphibiens
Ordre: Urodèles
Famille: Amblystomidés
Genre et Espèce: Siredon mexicanum
Nom du petit: Larves
Régime alimentaire: carnivore
Espérance de vie: 3 ans
Taille: 8 à 12 cm
Poids: 50 g
Statut de protection: Espèce protégée
Bruit de l´animal: Coassement
L'Axolotl (Ambystoma mexicanum) est un urodèle (un groupe de batraciens) originaire du Mexique. Le terme Axolotl (ou axolote en espagnol mexicain) est d'origine nahuatl ; il se compose de "atl" signifiant eau et de "xolotl" pour chien. Il a aussi pour origine le nom du dieu de la mort aztèque nommé Xolotl, qui selon la légende prit la forme de cet amphibien afin d'échapper à l'exil et fut tué pendant sa tentative.
Il fait partie des animaux ayant la capacité de passer toute leur vie à l'état larvaire sans jamais se métamorphoser en adulte, et donc de se reproduire à l'état larvaire (néoténie). Il est de ce fait très étudié en biologie animale. Pendant longtemps on l'a confondu avec Ambystoma tigrinum (ou salamandre tigre), occasionnellement néoténique, alors que l'axolotl l'est généralement dans la nature.
Une autre des particularités qui ont fait la célébrité de l'axolotl est sa capacité à régénérer des organes endommagés ou détruits. L'axolotl est non seulement capable de reconstituer par exemple un œil manquant, mais il peut aussi recréer certaines parties de son cerveau si elles ont été détruites. Sa tolérance aux greffes est également exceptionnelle.
Description L'axolotl est un animal qui semble avoir un maximum d'activité au lever et au coucher du soleil. À la fin de sa croissance, vers l'âge de 18 ou 24 mois, l'axolotl mesure entre 15 et 45 cm, bien que la taille moyenne se situe plutôt aux alentours de 23 cm. Les spécimens atteignant les 30 cm ne sont observés que rarement. En aquarium l'on trouve la plupart du temps des individus mesurant dans les 15 cm. On note la présence de sillons costaux chez la larve et l'adulte.
À l'état larvaire, ils possèdent des yeux sans paupières ainsi que des branchies à la forme très particulière de fougères, réparties habituellement en deux groupes de 3 houpes branchiales, de part et d'autre de la tête. Celles-ci ne sont pas internalisées (comme elles le sont chez les poissons ou tétards). L'axolotl possède également des poumons et peut se servir de sa peau pour respirer.
Il existe différentes pigmentations, dont une forme normale sombre (présence de mélanine) qui va du noir à différentes variantes de gris en passant par des bruns et couleurs "Bronze", et une forme dépigmentée (pas de mélanine mais yeux noirs, particularité appelée Leucistisme), et même une forme albinos (absence de mélanine). Les formes albinos et dépigmentées n'existent qu'en captivité. Cette dernière (individus atteints de leucistisme) provient d'un même individu rapporté à Paris en 1863 dans un chargement à destination du Jardin des Plantes.
La forme véritablement albinos est couramment utilisée dans les laboratoires et les magasins animaliers. Elle fut créée par un laboratoire américain dans les années 1950 grâce au croisement avec une salamandre tigre albinos. Aucun des axolotls vendus actuellement dans le commerce n'est capturé dans le milieu naturel, cette pratique étant interdite. La plupart descendent de spécimens utilisés pour la recherche, même ceux disponibles dans les animaleries.
Les Axololts sont très proches des salamandres Tigres , leurs formes adultes comportent de nombreuses similitudes, étayant un peu plus la théorie selon laquelle les Axolotl seraient issus d'une ramification de cette espèce.
La métamorphose de la larve axolotl en adulte se traduit par l'atrophie de ses branchies, le développement de ses poumons (rachitiques à l'état larvaire), et par une série de transformations de son corps lui permettant de quitter son milieu exclusivement aquatique. Cette métamorphose est très rare dans des conditions naturelles. Elle est parfois provoquée par une baisse radicale du niveau des eaux accompagnée d'un réchauffement important.
En captivité et avec un axolotl en pleine forme, il suffirait de le déplacer d'un milieu purement aquatique vers un vivarium dans lequel on réduirait progressivement le niveau de l'eau. Menacé d'assèchement, il arrêterait alors d'utiliser ses branchies et privilégierait ses poumons. Ainsi sur plusieurs semaines, il se métamorphoserait petit à petit en adulte. Une précaution à prendre est de maintenir une atmosphère humide dans le vivarium, en y vaporisant de l'eau par exemple (via un brumisateur).
De façon artificielle, une stimulation chimique de la thyroïde peut être utilisée pour déclencher cette transformation, ceci par le biais d'injections d'"iodine" ou d'hormones de type "thyroxine".
La perte de la capacité à produire d'eux-mêmes les hormones nécessaires à cette transformation résulte du caractère néoténique de cet animal. De plus ce changement réduit considérablement l'espérance de vie de l'axolotl, si tant est qu'il y survive. Un axolotl au stade néoténique peut vivre de 10 à 15 ans (bien qu'un individu observé à Paris aurait vécu jusqu'à l'âge de 25 ans). Un individu au stade adulte, lui, ne dépassera guère les 5 ans.
Habitat Vivant à l'origine dans les lacs Xochimilco et Chalco du centre du Mexique, ils vivent aussi dans des "axalapascos" (des cratères volcaniques remplis d'eau, généralement dénommés maar). Les eaux de ces lacs ont une température avoisinant au maximum les 20°C. En hiver celle-ci chute à 6-7°C, ou peut-être même moins.
Espèce vulnérableLa CITES cite l'axolotl comme espèce vulnérable : La population sauvage s'est amoindrie avec la croissance du Mexique. Les axolotls sont aussi vendus en tant que nourriture sur les marchés mexicains - c'était un produit de base du régime aztèque.
Faits remarquables Le terme "néoténie" désigne le fait pour un animal de conserver des caractères normalement juvéniles à l'âge adulte. Dans le cas de A. mexicanum, il s'agit du maintien des branchies à l'âge adulte, branchies qui disparaissent normalement chez les autres urodèles. Ce maintien découle d'une activité plus faible de sa glande thyroïdienne. Cette adaptation serait une conséquence du climat mexicain, le froid défavorisant la forme terrestre qui y est alors exposée. Un animal exposé artificiellement à l'hormone thyroïdienne va se transformer, perdre ses branchies et acquérir des poumons fonctionnels, ainsi qu'un mode de vie terrestre.
Les premiers axolotls importés en Europe au XIXe siècle, furent installés au Jardin des Plantes de Paris. Ignorant leur néoténie, le professeur Auguste Duméril, le créateur du vivarium, fut un jour surpris de voir dans le bassin une espèce inconnue ressemblant à une salamandre à la place de l'animal qui s'y trouvait. Cette histoire fit grand bruit et suscita les recherches qui esquissèrent le phénomène de néoténie.
Vilem Laufberger réalisa en Allemagne une expérience similaire sur les axolotls. Après des injections d'hormones les faisant passer au stade adulte, il les découvrit sous une nouvelle forme laissant penser à une nouvelle espèce de salamandre. Ceci est dû au fait que l'axolotl est un amphibien qui évolua pour atteindre la maturité sexuelle au stade larvaire (voir Néoténie).
L'expérience fut renouvelée par l'anglais Julian Hexley qui ne savait rien du travail de Laufberger à ce sujet.
Autres caractéristiquesLes axolotls sont utilisés pour la recherche et beaucoup sont élevés en captivité. Leur capacité de régénération, similaire à celle que l'on peut rencontrer chez les salamandres, est particulièrement étudiée. Ils sont capables de régénérer des organes entiers en quelques mois. Dans certains cas le cerveau a pu être concerné, bien que la régénération alors observée ne concernait que des zones à rôle secondaire.
Ils possèdent aussi une très grande capacité de transplantation, tolérant et assimilant pleinement des organes tels que les yeux ou des zones de cerveau (qui recouvrent par la suite leurs entières capacités). Dans certains cas, ils peuvent restaurer un membre endommagé ou bien en créer un supplémentaire.
Il faut souligner que ceci ne concerne essentiellement que des individus encore au stade larvaire. Une fois la métamorphose effectuée, cette capacité est fortement réduite.
La taille et la robustesse de leurs embryons sont également sources de recherche. De plus, ils sont très faciles à élever comparés à d'autres salamandres de la même famille (qui sont dès lors très peu élevées en captivité).
Nutrition Les axolotls sont carnivores, se nourrissant de petites proies telles que des vers, des insectes et aussi de petits poissons.
En captivité :
Ils peuvent être nourris grâce à des aliments disponibles en animaleries, comme avec des granulés à base de poissons (truite, saumon...) mais également des vers de terre, des vers de vase (larves de Chironomes plumosus, "bloodworms" ) et de fausses teignes (Achroia grisella et Galleria mellonella, "waxworms" ), congelés ou vivants. Le cœur de bœuf peut être recommandé mais n'est pas idéal, du fait que les protéines animales qu'il contient ne sont pas facilement assimilables. Les jeunes larves peuvent également être nourries avec des Daphnies ou des artémies ("brine shrimp" en anglais) jusqu'à ce qu'ils aient suffisamment grandi afin de pouvoir faire des repas plus importants.
Les axolotls localisent leur nourriture par l'odorat et tentent de happer tout repas potentiel. Pour ce faire, ils ingèrent la nourriture dans leur estomac en créant une dépression (ils utilisent la force du vide ainsi créée). C'est pourquoi il est préférable de ne pas faire cohabiter un axolotl avec d'autres animaux (sauf si tous sont adultes) étant donné que tout ce qui se révèle plus petit finira forcément dans leurs ventres (même les individus de leur propre espèce).
Les poissons peuvent endommager tout ou partie de leurs branchies en tentant de les manger (pendant leur sommeil) ce qui peut conduire à l'apparition d'infections.
Élevages À partir des élevages scientifiques se sont développés des élevages ludiques. L'axolotl est devenu un animal relativement répandu dans les animaleries consacrées aux batraciens et est fréquemment élevé par les amateurs, souvent dans ses formes d'élevage dépigmentées ou albinos. La variété albinos est d'ailleurs considérée comme domestique.
L'axolotl vit à des températures comprises entre 14 et 20°C, idéalement à 17–18°C. Les températures inférieures ralentissent son métabolisme (on peut ainsi traiter différentes maladies, aux environs de 10°C). Un bon système de refroidissement est recommandé pour éviter des températures trop élevées, qui entraineraient du stress et un trop gros appétit chez l'animal.
L'eau du robinet doit être traitée de manière à en enlever le chlore car il lui est toxique. Les filtres pour aquarium peuvent être utilisés (tels qu'un "power filter" ou un filtre immergé associé à une pompe à air). Toutefois le courant ainsi produit doit être réduit au minimum afin de ne pas stresser l'animal.
Le renouvellement de l'eau doit idéalement être fait chaque semaine par tranche de 20%, les débris étant aspirés par le fond. Les petits graviers sont à proscrire car l'animal pourrait les avaler par erreur, se blesser ou même s'asphyxier. Les plantes flottantes par contre sont conseillées pour les juvéniles car elles leur procurent un abri. Pour les adultes, de petites infractuosités ou cavernes sont idéales. L'éclairage n'est pas nécessaire, l'axolotl étant un animal nocturne.
Les axolotls passeront la plupart de leur temps dans le fond du bassin dont l'aménagement doit être prévu en conséquence. Un animal restant près de la surface est souvent en proie à un malaise (stress ou maladie), et doit donc faire l'objet de beaucoup d'attention.
À noter que le stress chez les axolotls est très présent en captivité. C'est une espèce qui a besoin d'énormément de cachettes (pierres, plantes, etc.), d'une faible intensité lumineuse ainsi que d'un courant quasiment nul pour bien s'épanouir en captivité.