L’ours pourrait disparaître des Alpes autrichiennes.
En Europe, il n’y a pas qu’en France que la présence durable des ours est compromise. Selon le résultat des analyses effectuées sur les indices de présence relevés l’année passée, l’Autriche ne compterait plus que quelques individus. En effet, une petite dizaine survivrait sur 2 sites distincts. Le noyau de population le plus important est situé au Sud du pays, avec 6 à 8 individus installés en Carinthie, provenant vraisemblablement de la Slovénie voisine. La seconde population se trouve dans le massif des Kalkalpen, au centre de l’Autriche, où seule la présence de deux mâles, respectivement âgés de 7 et 19 ans, vient d’être certifiée, même si l’hypothétique présence d’une femelle de 8 ans entretient l’espoir de l’arrivée d’une descendance cette année (1).
Pourtant, à l’inverse des Pyrénées françaises, l’Autriche bénéficie d’une implantation géographique qui favorise l’arrivée naturelle d’ours de Slovénie et d’Italie. De plus, sachant qu’au cours des 18 années précédentes, la naissance de 35 ours a été enregistrée dans cette dernière zone (2), l’extrême faiblesse des effectifs actuels soulève de nombreuses questions.
En effet, si 9 sont morts de causes identifiées diverses, il en demeure une bonne vingtaine dont on ne sait absolument rien. Aussi, alors que le WWF local vient de soulever le caractère anormal de ces disparitions d'ours, les chasseurs, les associations de protection de la nature et les autorités tentent d’élucider le mystère.
Si pour Christoph Walder, du WWF Autriche, la situation se résume à 3 possibilités : les ours sont morts naturellement, ils sont partis ailleurs, ou il s’est passé quelque chose d’anormal, Georg Rauer, de l’Institut de recherche sur l’écologie de la faune, se veut plus précis. Pour lui, il est difficile de croire que les ours puissent avoir changé de territoire, tandis que la thèse de la maladie semble improbable, les plantigrades n’ayant pas présenté de signes cliniques particuliers. Pour G. Rauer, la raison pourrait donc être à chercher du côté de chasses et captures illégales, bien qu’il n’y ait pas encore de preuve incontestable, en dépit de plusieurs indices.
Alex Belvoit
1- Cette probabilité est très faible, les derniers indices de vie de la femelle remontant à un peu plus d'un an.
2- Entre 1989 et 1993, 3 ours provenant de Slovénie et de Croatie ont également été réintroduits dans cette région.
Source : Univers-Nature