Suite à la constatation de taux élevés de concentration en PCB (PolyChloroBiphényles) (1) chez certains produits de la pêche en eau douce, la préfecture de la région de Haute-Normandie a interdit la consommation et la commercialisation des poissons pêchés dans la Seine, respectant ainsi les recommandations émises par l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments).
Daté du 2 octobre dernier, cet arrêté préfectoral fait suite aux résultats issus du plan de contrôle de la contamination aux PCB mis en place dans cette région au début de l’année 2008. Grâce à des prélèvements effectués sur de nombreuses espèces de crustacés et de poissons, on a constaté que plus de 60 % des données récoltées n’étaient pas conformes au seuil maximum réglementaire appliqué à la somme des PCB et dioxines. Sont concernés, entre autres, par ces excédents la brême, le brochet, la carpe, le gardon, le mulet, la sandre ou encore l’écrevisse. A la lumière de ces conclusions, la préfecture de la Haute-Normandie a ainsi estimé que « Une consommation réitérée des poissons de la Seine peut constituer un risque pour la santé humaine ».
Ce cas n’est pas une première, des contaminations aux PCB similaires ayant déjà été observées l’année passée sur des populations d’anguilles adultes dans l’estuaire de la Seine. Elles avaient pareillement donné lieu à la prise d’arrêtés préfectoraux interdisant la consommation et la revente de l’espèce en question.
Fléau des voies fluviales, les PCB ne concernent pas uniquement la Seine, loin s’en faut. Egalement gravement touché par cette pollution, le Rhône enregistrait en mai dernier des taux records de contamination.
Cécile Cassier
1- Les PCB ou encore polychlorobiphényles, désignent une famille de 209 composés organochlorés classés comme polluants organiques persistants (POPS). Produites industriellement depuis 1930, ces molécules ont fait l’objet de multiples utilisations massives jusque dans les années soixante-dix pour la fabrication des transformateurs électriques et comme additifs dans les peintures, les encres et les huiles de coupe. Très peu biodégradables, leur rejet dans l’environnement a entraîné des phénomènes de bio accumulation préoccupants. Son aptitude à se fixer dans les masses graisseuses le rend potentiellement dangereux pour la santé humaine, pouvant entraîner des retards de croissance, des problèmes de stérilité, voire des cancers.