Véronique Tendelli a recueilli des poules de batterie chez elle avant qu'elles ne partent à l'abattoir.Véronique Tendelli défend les animaux. Elle milite pour l'abolition de la vivisection avec son association Les petites gueules. Un combat difficile à mener.Chez Véronique Tendelli, le comité d'accueil est singulier. Néron, l'ancienne poule de batterie sauvée par Véronique, accourt. Le cadre est bucolique. « J'aime vivre à la campagne. Je me suis installée en Mayenne en 2000. » À la même époque Véronique devient végétarienne. Un changement de vie radical pour cette Rennaise.
« Je n'ai pas été sensibilisée à la protection des animaux étant enfant. Le déclic a eu lieu en 1995, à la lecture d'un article sur la vivisection(1) dans les laboratoires. » Véronique se penche alors sur ces expérimentations animales. Derrière son calme apparent, la fonctionnaire bouillonne : « Au même titre que le trafic d'armes, la vivisection représente un marché financier juteux, des milliards d'euros de chiffres d'affaire. »
Pas besoin de commentaires. Les illustrations des panneaux de l'association font mouche. On y voit des lapins découpés vivants, des singes torturés. Selon l'association One Voice, toutes les 12 secondes, un animal meurt en France, dans les laboratoires. Chiens et chats y compris.
« Des camps de concentration » pour animaux
La torture et la cruauté envers les animaux est pourtant interdite. Insuffisant, selon elle. « L'humanité ne doit plus agir avec barbarie. On torture 800 millions d'animaux par an, selon les chiffres officiels. Des camps de concentrations positionnés dans des laboratoires pharmaceutiques. » Et la recherche dans tout cela ? Véronique de nous répondre : « Les cellules d'un animal ne réagissent pas de la même façon. Il faut arrêter de nous faire croire qu'on peut sauver des humains en testant sur les animaux. Prenons l'exemple du Vioxx, un médicament retiré du marché pour sa dangerosité alors qu'il avait été testé sur les animaux ! »
Dans son association Les petites gueules, lancée en 2005, Véronique informe sur un sujet méconnu. Pas facile de communiquer sur une vérité qui dérange ! Sans oublier les bénévoles, difficiles à trouver ! Cet été, Véronique s'est sentie un peu seule. Dommage parce qu'elle arpente parfois les plages bretonnes pour la campagne mondiale « Bronzez sans cruauté » (2). D'ailleurs dans son sac, vous ne trouverez point de parfum standard. Juste un flacon de lavande naturelle. « Les animaux ont droit à autant d'égard et de respect que les autres espèces vivantes qui peuplent cette terre. »
Une directive européenne prévoit l'interdiction de tests sur animaux, pour les cosmétiques. Elle devrait entrer en application en 2012. En attendant, Véronique, 47 ans, continue son travail de fourmi. Parce que, rappelle-t-elle « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».
Virginie MAYET.(1) Vivisection : dissection d'être vivants dans un but expérimental.
(2) Il s'agit d'informer les estivants de la possibilité de se protéger du soleil sans cautionner les tests de produits solaires et cosmétiques sur les animaux.
Ì Contact e-mail de l'association :
lespetitesgueules@nolog.orgOuest-France