Informations FERUS
Autorisation de tir de prélèvement dans le Vercors
samedi 23 août 2008
AFP, 22 août 2008
Drôme : l’abattage d’un loup autorisé
Le préfet de la Drôme a pris un arrêté préfectoral autorisant l’abattage d’un loup, à la suite d’attaques contre un troupeau dans le Vercors, a-t-il annoncé dans un communiqué vendredi soir. Selon les autorités préfectorales, un groupement pastoral du Vercors, qui avait "contractualisé des mesures de protection depuis plusieurs années", avait dans un premier temps mis en oeuvre des mesures d’effarouchement.
"Le troupeau continuant à subir des attaques, l’organisation de tirs de défense (...) ont été autorisés le 7 août 2008. Malgré ces tirs de défense, le troupeau a continué à subir des dommages attribués au loup", poursuit le communiqué. "Considérant les dommages importants et répétés aux troupeaux alors que les moyens de protection sont mis en place par les éleveurs et en l’absence d’autres solutions satisfaisantes, considérant également que la période est particulièrement propice aux attaques au regard des conditions météorologiques (brouillard, pluie...), le préfet a décidé d’autoriser les tirs de prélèvement (abattage, ndlr) d’un loup", ajoute la préfecture.
Des lieutenants de Louveterie pourront donc, à partir du 22 août et pour une durée d’un mois, tuer un loup, de jour comme de nuit, sous le contrôle technique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). .
Le communiqué de la préfecture de la Drôme, 22 août 2008
Note de Ferus : nous avons donc ici pour la première fois l’exemple du glissement de tir de défense (par les éleveurs près du troupeau) au tir de prélèvement (par ONCFS et agents assermentés comme louvetiers), glissement maintenant permis par le
nouveau protocole loup.Voici ce nous publiions d’ailleurs le 28 mai dernier :
Les "tirs de défense" devront être réalisés avec des armes à canon lisse (des fusils, qui ne portent pas très loin). C’est ce que nous demandions, les tirs de défense ayant surtout pour but de montrer aux loups que les moutons sont des proies à risque, pas de "faire du chiffre " de loups abattus. C’est pour cette raison que les associations de conservation (WWF, FNE et FERUS) avaient accepté un assouplissement des conditions de mise en oeuvre des tirs de défense.
Mais si aucun résultat n’est obtenu au bout de trois semaines, le préfet pourra autoriser l’emploi de carabines (qui sont mortelles à grande distance et nettement plus précises). Ces tirs seront réalisés par des chasseurs (lieutenants de louveterie et "gardes" assermentés). On glissera alors du tir de défense au tir de prélèvement. Ce mélange des genre est inacceptable, il existe des conditions dans l’arrêté pour déclencher des tirs de prélèvement elles sont ou ne sont pas remplies. L’administration par ailleurs écrit elle-même que les tirs "de prélèvement" doivent être l’exception dans les ZPP, zones de présence permanente de meutes installées, qui occupent et "tiennent" leur territoire et écartent les loups concurrents. Elle écrit aussi que les loups chassant seuls sont nettement plus enclins à tuer des moutons, proies plus accessibles que les ongulés sauvages, lesquels ont la préférence des loups chassant à plusieurs. Abattre un loup d’une meute dans une ZPP, meute souvent réduite en France à un couple, c’est paradoxalement augmenter les probabilités d’attaques sur les troupeaux.
Quoi qu’en dise l’administration, cette dérive est la porte ouverte à une chasse du loup (réservée aux privilégiés introduits auprès des DDAF que sont les louvetiers), les ONG de protection la combattront fermement.
Source :
FERUS