Parce que plus personne ne veut les adopter, des chiens potentiellement dangereux sont envoyés dans un refuge hors du canton.
Depuis janvier, une dizaine de molosses vaudois ont passé par les cages de la Société vaudoise de protection des animaux. Considérés par la loi comme «potentiellement dangereux» en raison de leur race, certains ont été séquestrés par l’Office vétérinaire vaudois parce qu’ils présentaient une dangerosité ou parce que leur propriétaire n’était pas apte à les maîtriser. D’autres ont simplement été abandonnés.
Neuchâtel ou la mortSur la dizaine de chiens, «seuls deux ou trois ont été euthanasiés parce qu’ils étaient agressifs, affirme Samuel Debrot, président de la SVPA. Nous avons cherché une famille d’accueil pour les autres.» Mission presque impossible, car selon lui, s’ils étaient auparavant faciles à placer, les pitbulls, amstaffs et autres rottweilers ne trouvent plus preneur depuis que les conditions ont changé.
Samuel Debrot a donc cherché une alternative à l’euthanasie. Et il a trouvé. Neuchâtel, où la loi est plus libérale, accordera l’asile aux chiens vaudois: «Nous avons passé un accord avec un refuge pour pouvoir envoyer quatre animaux là-bas. Deux sont encore ici en attente.» Selon Carole Andrey, une des responsables du chenil de Cottendart, les chiens vaudois ne posent pas de problème. «En deux mois, trois ont été placés et le dernier a été réservé et va partir prochainement.»
Pléthore à venir?Que faire des pitbulls? La question n’est pas anecdotique. A l’automne commenceront les tests de maîtrise auxquels devraient se soumettre les 1500 chiens potentiellement dangereux du canton. En cas d’échec, ou si les propriétaires ne remplissent pas les conditions, les chiens pourront être séquestrés. Si la loi est appliquée à la lettre, la fourrière pourrait rapidement crouler sous des dizaines de pitbulls, amstaffs et rottweilers.
Le refuge de Cottendart sera-t-il prêt à accueillir tous ces orphelins? «Impossible à dire pour l’instant, répond Carole Andrey. Nous évaluerons au cas par cas, car cela dépend de l’occupation de notre refuge au moment de la demande.»
La mouture actuelle de la loi sur les chiens en sursis«Je suis dans les starting-blocks pour réformer cette loi sur les chiens.» Le député libéral Jean-Marie Surer n’attend plus que le bon moment pour intervenir au Grand Conseil, probablement l’année prochaine. «A mon avis, il faudra aller dans le sens d’une simplification et s’aligner sur ce que Berne décidera.»
Aujourd’hui, trois propriétaires de molosse sur quatre sont en situation illégale par rapport à la loi vaudoise. «Au moment du vote, nous savions déjà qu’elle serait extrêmement difficile à appliquer.»
Même la porte-parole
du Département de la sécurité et de l’environnement, Catherine Lavanchy, reconnaît «qu’il y aura certainement des aménagements l’année prochaine, mais qu’il est encore trop tôt pour faire un bilan». Jean-Marie Surer entend aussi laisser encore quelques mois à l’Office des affaires vétérinaires pour s’organiser, car il n’a le personnel suffisant que depuis peu.
Le libéral estime que les choses peuvent encore changer d’ici à la fin de l’année, lorsque les propriétaires de molosses auront été contactés les uns après les autres. A. H.
Source : 24heureus.ch http://www.24heures.ch/pages/home/24_heures/l_actu/vaud/detail_vaud/(contenu)/253044