Le nombre d’ouragans et de tempêtes tropicales dans l’Atlantique Nord sera supérieur aux prévisions, préviennent des spécialistes américains.
C’est au moins dix-sept tempêtes tropicales, dont cinq se transformeront en ouragans violents, qui frapperont les côtes ouest de l’Atlantique Nord durant la saison 2008. Voilà l’avertissement lancé par l’équipe de spécialistes des ouragans de l'université d'Etat du Colorado. Lors de leurs précédentes prévisions, publiées début juin, ces chercheurs avaient pronostiqué 15 tempêtes, dont huit ouragans, parmi lesquels quatre ouragans violents.
Rien que pour le mois d’aout ces experts annoncent quatre tempêtes, dont trois ouragans, parmi lesquels un ouragan violent. Depuis le début de la saison (elle s’étend du 1er juin au 30 novembre) deux ouragans sont déjà apparus : Bertha, début juillet et Dolly qui a frappé le Texas le 23 juillet avec une force 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson. Hier, ce sont encore les côtes de cet Etat qui ont été balayées par la tempête Edouard, accompagnée de pluies torrentielles et de vents soufflant autour de 100 km/h.
Les ouragans sont des phénomènes météorologiques d'une rare intensité qui apparaissent dans la zone de convergence intertropicale (ZCIT).Le terme ouragan qualifie une dépression générant des vents de plus de 115 km/h. Les termes typhon, ouragan et cyclone sont équivalents. Lorsque les vents soufflent entre 60 et 115 Km/h, les météorologues parlent de tempêtes tropicales.
Une étude, du Centre national de recherches atmosphériques (Etats-Unis), publiée l’été dernier a confirmé le net accroissement du nombre de cyclones, en lien direct avec la courbe de hausse des températures mondiales, au cours du vingtième siècle. De 1900 à 1930, l'Atlantique connaissait en moyenne six épisodes dépressionnaires importants, dont quatre ouragans et deux tempêtes tropicales. De 1930 à 1940, cette moyenne est passée à dix avant de culminer à 15 (huit ouragans et sept tempêtes) entre 1995 et 2005.
Certains scientifiques estiment que cette hausse du nombre d’ouragans est en partie due à l’amélioration des moyens de détection mais pour la majorité cette explication n’est pas suffisante et ils y voient l’impact du réchauffement global de la planète. Les deux facteurs qui ont amené les experts à relever leurs prévisions pour cette saison sont l’élévation des températures de surface des océans (les cyclones se forment dans des eaux chaudes, d'au-moins 26°C) et les basses pressions observées en juin et juillet.
Joël Ignasse
Sciences et Avenir.com
06/08/2008