Le mythe du cheval blanc est universel. Il est présent dans toutes les religions, à commencer par l’hindouisme.
Lié au soleil et à la fécondité, le cheval blanc est vénéré par les Romains et les Grecs. Le blanc est associé à la fertilité ; le cheval et surtout la jument y sont pleinement associés.
Parmi les purs-sangs, certains chevaux sont d’un blanc immaculé. On a baptisé le Camargue " « Le cheval blanc de la mer ». L’Albinos se caractérise également par sa robe blanche.
Le cheval blanc en IndeAutrefois, en Inde, on sacrifiait un cheval blanc afin d’assurer la prospérité du royaume. On lâchait le plus beau coursier blanc du royaume en direction du nord-est.
Le Prince héritier et quelques jeunes guerriers devaient alors le suivre dans tous ses déplacements pendant un an.
Ils devaient préserver sa liberté et surtout l’empêcher de s’accoupler.
Incarnation du soleil, sa course était sacrée, et les territoires traversés appartenaient d’office au souverain.
Le Camargue est un cheval aux origines très anciennes. By Wolfang StaudtLorsque le cheval revenait à son point de départ, poussé par les cavaliers, l’heure de sa fin approchait.
Ce rite solaire était souvent pratiqué à la fin d’un règne, avec comme objectif pour le souverain de transmettre sa gloire à son fils aîné.
Aujourd’hui encore, le cheval blanc est considéré comme l’ancêtre de nombreuses familles princières indiennes : il est également une idole que les villageois implorent pour fertiliser leurs terres.
Le cheval blanc chez les PersesAu Vie siècle avant notre ère, les Perses attribuaient un important rôle religieux aux chevaux blancs.
Les habitants de Cilicie devaient en donner un par jour de l’année au roi de Perse. Il était l’incarnation de Mithra, dieu de la Lumière et maître des vastes pâturages. Ce dernier conduisait un char tiré par quatre chevaux blancs immortels.
Des chevaux blancs étaient sacrifiés à son culte.
Chez les Grecs et les Romains, Ares, dieu de la guerre, précédait le soleil levant dans un char tiré par quatre chevaux blancs, symbole de pureté.
Mars, Dieu romain de la guerre (peinture Le Pérugin entre 1496 et 1500)
Le cheval blanc en Chine
En Chine, on vénérait les juments blanches de Kubilay Khan, petit-fils de Gengis Khan et premier empereur chinois, fondateur de la dynastie des Yuan.
Lors de la fête blanche du printemps, les proches du Khan rassemblaient mille juments et étalons d’une blancheur immaculée.
Kubilay Khan, son faucon et son guépard, à la chasse (Extrait du livre des merveilles du monde de Marco Polo)
Quand ces juments passaient à travers le pays, personne n’osait traverser la route. S’en approcher était considéré comme profanateur.
Seul le « fils du ciel » et ses proches parents pouvaient boire le lait des juments sacrées.
Le cheval blanc en Europe
Environ 500 ans avant notre ère, les Celtes honoraient également les chevaux. A leur mort, ces derniers n’étaient jamais mangés, ni laissés en pâture aux charognards, mais soigneusement ensevelis.
Les chevaux blancs étaient sacrés, en particulier les juments, symboles de fertilité.
Les chefs participaient à des rites de fécondité avec des juments blanches afin d’apporter la prospérité à leur peuple.
Le Shagya. En 1789, ce cheval a la couleur unie généralement blanche, a d'abord été élevé comme cheval d'armes pour la cavalerie hongroise. By Sightsensr.Vers cette époque, la silhouette d’un immense cheval blanc fut gravée dans la craie des falaises d’Uffington, au sud de l’Angleterre.
Elle demeure une énigme archéologique, car son motif ne se révèle distinctement que vu du ciel.
Le culte du cheval blanc continua à s’exercer tardivement en Europe. Au Moyen Age, les légendes abondent qui donnent au cheval blanc un rôle prééminent.
Le cheval blanc est bien un mythe fédérateur qui unit toutes les cultures.
Les purs-sangs à robe blanche
Le CamargueLe Camargue porte le même nom que sa région d'origine dans le delta du Rhône, au sud de la France. On dit que le Camargue est une race primitive. Ce cheval a un lien très étroit avec les chevaux représentés sur les peintures des grottes de Lascaux datant de 15.000 ans avant J.-C.
Au 19ème siècle, on a découvert des fossiles à Solutré, dont le Camargue pourrait être issu. Ce cheval vit dans les régions marécageuses de la Camargue depuis des centaines d'années. Les gardians l'utilisent pour rassembler les troupeaux de taureaux sauvages.