Les pis d'une soixantaine de vaches laitières de race Prim'Holstein ont été brûlés, dans la nuit du 23 au 24 mai, dans une exploitation de Morogues. Une enquête a été ouverte pour connaître le produit chimique utilisé pour s'en prendre au cheptel.
Ce sont des rougeurs découvertes au petit matin du 24 mai dernier sur les pis de ses vaches laitières qui ont alerté l'éleveur installé à Morogues. Le propriétaire du cheptel de Prim'Holstein qui compte près de quatre-vingts bêtes, alerte alors le vétérinaire et la gendarmerie puisque des dégradations ont aussi été relevées sur un tracteur.
Les gendarmes de la brigade de Saint-Martin d'Auxigny dépêchent sur l'exploitation un technicien d'identification criminelle pour effectuer des prélèvements de fourrage, d'eau. En effet, une forte odeur de produit chimique se dégage de la paille et d'un abreuvoir. Les prélèvements sont envoyés à un laboratoire de Strasbourg où ils sont actuellement en cours d'analyse. Sur les pis des vaches, les rougeurs, vraisemblablement provoquées par l'aspersion d'un produit chimique, se transforment rapidement en brûlures, et en mammite.
« Sur les quatre-vingt vaches du cheptel, une soixantaine est touchée, dont certaines très sérieusement » a indiqué hier la direction des services vétérinaires qui s'est rendue sur place. Les vaches font l'objet d'un traitement local. « Nous avons effectué des prélèvements de poils, de rations alimentaires et de lait. Ils sont analysés au centre antipoison de Nantes » confie la DSV. La commercialisation du lait a été interrompue.
De nombreuses questions en suspens
Comment ce produit toxique, dont les enquêteurs ignorent encore tout, est-il arrivé sur le pis des vaches ? Quelles conséquences peut-il avoir sur leur organisme ? Quel est l'avenir de ce troupeau ? Ces questions restent suspendues à l'identification du produit pulvérisé ou badigeonné sur le pis des animaux, mais les résultats pourraient mettre du temps avant d'être connus.
Déjà, le groupement de défense sanitaire a mis au service de l'éleveur ses connaissances afin d'essayer de déterminer au plus vite le produit incriminé et ses répercussions sur le métabolisme des animaux. « Les bêtes sont sous haute surveillance de l'éleveur et du vétérinaire. Ils veillent notamment à ce que les mamelles ne s'infectent pas » a expliqué la DSV. Pour l'éleveur qui a porté plainte, le préjudice financier est particulièrement important. Sans compter le préjudice moral. Car qui a bien pu s'attaquer à ses vaches ? C'est la question qui taraudait hier les éleveurs de la région de Morogues.
Estelle Bardelot L'enquête de gendarmerie se poursuit dans l'affaire des actes de cruauté commis, dans la nuit du 23 au 24 mai, sur un troupeau de vaches laitières, à Morogues (voir NR d'hier).
Parallèlement, les choses s'accélèrent sur l'exploitation prise pour cible. Hier, dix des soixante bêtes visées ont été euthanasiées à la demande du propriétaire belge, en accord avec son assureur. Les autres devraient subir le même sort dans les prochains jours. La fin du calvaire pour ces vaches qui présentent des lésions de type brûlure au niveau des mamelles (causées sans doute par une aspersion de produit chimique) et des irritations du sphincter. Et dont le lait ne peut plus être commercialisé, au nom du principe de précaution. Des prélèvements effectués sur la paille et dans un abreuvoir (où des traces de substances chimiques ont été repérées) sont, par ailleurs, toujours en cours d'analyse.
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