La question d'une conscience animale!

Lourd et épineux débat que voilà ! D' où me vient cette envie de parler de cela, me direz vous ? Et bien tout simplement après avoir visité comme souvent LE BLOG DE CARO.
dans lequel un jour elle a parlé de :

Citation :

De l'inutilité de l'expérimentation animale

un mini débat s'est ouvert sur le ressenti des animaux.....sur ce caro a décidé de parler de la conscience des animaux et à fait à ce titre un très bel article que je vous invite à lire et après peut-être pourriez vous me dire ce que vous en pensez ?

Puisque personne ne répond à ton post,je m'y colle

Il y a quelque temps de cela,j'avais posté une citation de Jean Baudrillard sur un autre topic,à savoir:
« Les animaux n'ont pas de conscience, parce qu'ils ont un territoire. Les hommes ont eux un inconscient seulement depuis qu'ils ont perdu un territoire »
Cela avait créé une mini polémique , et je viens de comprendre pourquoi. Je m'explique en commençant tout d'abord par la définition du mot "conscience"

Citation :

conscience, nom féminin
Sens 1 Perception chez l'homme de sa propre existence et du monde qui l'entoure. Synonyme représentation Anglais consciousness
Sens 2 Sens moral, jugement de valeur de ses propres actes. Synonyme sens

Dans la vie de tous les jours,ce mot évoque immédiatement une conscience morale,hors en philosophie il signifie presque toujours conscience de soi. De ce fait,il y a souvent ambiguïté mais ce sont les mystères de la langue Française.

Alors que les animaux aient un sens moral,là je dis non. Quoique cela reste à prouver,puisque nous en apprenons tous les jours sur ces espèces qui ne sont finalement pas différentes de nous.Voici une petite vidéo que j'avais posté et qui venait contredire mes propos...



Là encore,je ne comprend pas ce qu'il s'est passé,mais un troupeau entier a fait face à des lions afin de sauver l'un des leurs. Evidemment,ils n'ont pas les mots pour l'exprimer,mais cet acte parle de lui même.


Maintenant si l'on parle de conscience de soi par rapport à l'univers,il est scientifiquement prouvé que tous les mammifères ressentent des émotions comme l'amour,la tristesse,la solitude .....même si l'instinct prime par dessus tout. Donc oui ils ont conscience de la douleur lors de vivisection notamment .
Mais le sujet et en plus d'être ardu,est très épineux,et j'aimerai bien avoir l'avis d'autres membres du forum avant de m'avancer plus.

Citation :

Alors que les animaux aient un sens moral,là je dis non.

Justement je crois que oui je viens de retrouver un magazine hors série " sciences et avenir " de 2004, je suis en train de le relire , parce que depuis j'avais oublié

Le titre n'est autre que " Les animaux ont-ils un sens moral ?"

Je vous livre un premier article :

Les orques refusent l'inceste !

Certaines troupes d'orques se sont spécialisées dans la chasse au saumon. Leur structure sociale repose sur des groupes familiaux qui se partagent de petits territoires bordant la côte. Particulièrement bavardes, elles possèdent un répertoire de vocalisations très varié. Près de vingt années de suivi montrent que les femelles ne s'accouplent qu'avec des mâles qui présentent le plus faible degré de parenté avec elles. Elles quittent leur groupe familial, le pod, pour s'accoupler avec un mâle d'un autre pod, puis reviennent mettre bas et élever le jeune dans leur groupe d'origine. Un tel système élimine les risques de consanguinité. Comment font les orques pour évaluer leur degré de parenté ? Chaque troupe possède un dialecte différencié sur le plan acoustique, telle une empreinte vocale de groupe. L'intensité des différences entre individus, qu'ils appartiennent à la même famille ou non, est proportionnelle au degré de parenté entre eux. Il est de fait possible de reconstituer les généalogies des diverses troupes à partir de leurs vocalisations. Lorsqu'une orque femelle se met en quête d'un partenaire sexuel, elle sera d'autant plus attirée par un mâle qu'il aura un "accent" prononcé ! Ces orques qui vivent en troupes matriarcales ont-elles pour autant développé un interdit moral contre l'inceste ? En tout cas, leur structure sociale permet de l'éviter tout aussi efficacement.

Un autre article :

Assistance à dauphin en danger.

Les delphinidés sont des animaux très sociaux, chez qui la coopération et l'entraide sont la norme. Il est probable que la nécessité de venir respirer à la surface en a largement favorisé le développement. Les femelles mettent bas sous la surface, et la première respiration du nouveau-né est assistée par une autre femelle, qui pousse le bébé vers la surface et le soutient pendant les premières minutes de sa vie. Les individus blessés sont secourus par leurs congénères, qui reproduisent les comportements d'aide au nouveau-né. Un ou deux individus soutiennent l'animal en difficulté, l'aidant à respirer en surface. Des témoins rapportent qu'un individu blessé poussé à la côte par les courants a été ramené au large par un ou plusieurs individus. De fait, certains échouages de dauphins vivants montrent que les cris de détresse des échoués interdisent à leurs congénères de s'éloigner de la plage, ce qui conduit des animaux sains à s'échouer aussi, ou des animaux fraîchement remis à flots à revenir s'échouer. Si la plupart des échouages concernent des animaux fortement parasités, blessés par des filets de pêche ou désorientés par des pollutions sonores, ces comportements d'entraide constituent un facteur aggravant lors de certains échouages en masse. Les globicéphales et les pseudorques semblent particulièrement sensibles aux cris de détresse de leurs congénères échoués et, paradoxalement, cette coopération conduit parfois les sauveteurs à la mort.

Quand tu as une idée derrière la tête toi Est ce que quelqu'un voudrait contredire Madame Boo?SVP des volontaires???????

mais pourquoi tiens-tu tant à ce qu'on me contredise.........peuvent me donner raison aussi, c'est pas interdit et je dirais même c'est recommandé

Tout d'abord merci Boo pour le lien vers mon blog mais surtout merci pour le lien vers cette interview d'Elisabeth de Fontenay très intéressante et dont les propos me paraissent tout à fait justes. Si tu permets que j'utilise ce lien sur mon blog...

ptite_caro29 a écrit:

Tout d'abord merci Boo pour le lien vers mon blog mais surtout merci pour le lien vers cette interview d'Elisabeth de Fontenay très intéressante et dont les propos me paraissent tout à fait justes. Si tu permets que j'utilise ce lien sur mon blog...

Mais bien sur caro aucun souci, surtout que moi-même j'ai utilisé ce lien, donc

En tout cas merci de ta visite caro :lipe: mais peut-être si tu as le temps pourrais-tu nous dire ton ressentis sur ce sujet justement ...................

Oui,ce serait sympa,surtout si tu pouvais avoir un avis différent de celui de Boo

Pandora a écrit:

Oui,ce serait sympa,surtout si tu pouvais avoir un avis différent de celui de Boo

Alors là tu vois pandora ça m'étonnerais fortement que Caro ait un avis différent

On peut toujours rêver

attendons ...................et on verra :maisvui:

Pardon Pandora mais ce n'est pas moi qui contredirait Boo car je partage son avis. Je crois vraiment que l'animal a une conscience ( à un degré différent du notre certes) et donc pourquoi pas un sens moral ==> Merci Boo pour la super référence de Sciences et Avenir.

Je crois que si on refuse d'attribuer une conscience aux animaux c'est tout simplement pour justifier leur utilisation à notre profit. Mais bon ça n'engage que moi!

Mais c'est un débat vraiment intéressant... auquel malheureusement il est difficile d'apporter des réponses

je suis perplexe ! mais je veux croire que l'animal a une conscience ! les animaux , et pourtant je les aime plus que tout , ont peut etre une conscience limitée mais pas de sens moral . leur instinct est plus fort . a mon avis di moins !!

Booooooooooooooooooooooooooooo,il y a quelqu'un de sceptique

ouiiiiiiiii j'ai vu..........et je réfléchis

tu reflechis a quoi Booo une represaille ??????

Hé hé hé hé hé

pas du tout pas de représailles.......juste que j'ai sous les yeux beaucoup d'exemples et d'études sur la morale animale, mais qu'il y a trop à lire et surtout à résumer et que je voudrais vous signaler les bons exemples.........donc ma réponse ne viendra pas tout de suite

:salutation: :salutation: je suis soulagée !!! mais je serais pas difficile a convaincre ! j'ai vraiment envi d'y croire ! bien que ma chienne soit si exeptionnelle que mes doutes ne sont pas fondés sur elle ! ( ouh la je suis pas objective non ? )

oh le parti pris

ben en voilà un top d'argument : applique à tous les animaux tous les ressentis de ta chienne

ce n'est pas tout à fait le sens moral qui est traité dans le livre de Pascal Picq mais plutôt les sentiments qu'ont les animaux le livre s'intitule Terre mère

Vidéo : Les animaux éprouvent-ils des sentiments ?

Tout en cherchant des titres de livres traitant des animaux, ou de leurs conditions, je suis tombé sur un livre ( que je vais d'ailleurs tenter de me procurer ( pfff en tant que libraire j'espère pouvoir l'avoir )) le livre
est Sans les animaux le monde ne serait pas humain de Karine Lou Matignon aux éditions Albin Michel.
Plusieurs personnes apparemment interviennent dans son livre et donne leurs avis et donc en cherchant, je suis tombé sur un entretient de Boris Cyrulnik.
je vous livre l'extrait que j'ai trouvé saisissant :

Citation :

K. L. M. : Selon vous, les animaux nous obligent-ils à remettre en cause beaucoup de nos certitudes ?

B. C. : Première certitude à abandonner : les animaux ne sont pas des machines. J’insiste beaucoup là-dessus : le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires. Nous avons peut-être une âme, mais le fait d’habiter le monde du sens et des mots ne nous empêche pas d’habiter le monde des sens. Il faut habiter les deux si l’on veut être un être humain à part entière. Il n’y a pas l’âme d’un côté et de l’autre la machine. C’est là tout le problème de la coupure. Il y a aussi la représentation qu’on se fait de l’animal et qui lui donne un statut particulier, et cela explique un grand nombre de nos comportements. Les chats ont été divinisés dans la Haute-Egypte et satanisés au Moyen âge chrétien.

Les feux de la Saint-Jean sont issus de la diabolisation des chats. On avait rapporté les chats des croisades, ils représentaient les Arabes, alors on les brulait. Considérant le chien comme un outil, si le chien est cassé, on le jette. Quand j’ai fait mes études de médecine, on nous apprenait que l’animal ne souffrait pas et on nous faisait faire des opérations sans anesthésie. L’animal criait, et lorsqu’on s’élevait contre ça, on nous répondait qu’il s’agissait d’un réflexe ! Le bénéfice de l’esprit cartésien, c’est l’analyse, qui nous a donné le pouvoir. Le maléfice du cartésianisme, c’est aussi l’analyse : on a coupé l’homme de la nature, on a fait des animaux des choses, on a dit qu’un animal ne possédant pas l’organe de la parole ne souffrait pas, et là-dessus, on en a déduit qu’un aphasique n’était pas un humain, qu’un enfant qui ne parlait pas ne devait pas non plus éprouver de douleur.

Les animaux ne sont pas des machines, ils vivent dans un monde d’émotions, de représentations sensorielles, sont capables d’affection et de souffrances, mais ce ne sont pas pour autant des hommes. Le paradoxe, c’est qu’ils nous enseignent l’origine de nos propres comportements, l’animalité qui reste en nous... En observant les animaux, j’ai compris à quel point le langage, la symbolique, le social nous permettent de fonctionner ensemble. Pourtant, je constate à quel point nous avons encore honte de nos origines animales. Lorsque j’ai commencé l’éthologie humaine, on me conseillait de publier mes travaux sans faire référence à l’éthologie animale. La même chose m’est arrivée encore récemment. Choisir entre l’homme et l’animal, entre celui qui parle et celui qui ne parle pas, celui qui a une âme et celui qui n’en possède pas, celui qu’on peut baptiser et celui que l’on peut cuisiner. A cette métaphore tragique, qui a permis l’esclavage et l’extermination de peuples entiers, a succédé l’avatar de la hiérarchie, où l’homme au sommet de l’échelle du vivant se permet de détruire, de manger ou d’exclure de la planète les autres terriens, animaux et humains, dont la présence l’indispose. La violence qui me heurte le plus vient justement de la non-représentation du monde des autres, du manque d’ouverture, de tolérance, de curiosité de l’autre.

K. L. M. : Un monde de sangsue n’est pas un monde de chien...

B. C. : Lequel n’est pas un monde humain. Plus on cherche à découvrir l’autre, à comprendre son univers, plus on le considère. Dès l’instant où l’on ne tente pas cette aventure, on peut commettre des actes de violence sans en avoir conscience. Mais la violence se déguise sous de multiples formes, et nos désaccords à son sujet viennent très souvent de définitions non communicables, parce qu’il existe d’énormes différences de point de vue.

vui en effet, intéressant, boo ! :pouce: