L’animal de compagnie a été occis dans la nuit à Préverenges, probablement par un humain. Les intestins ont été abandonnés sur place, laissant la famille choquée.
Au centre de Préverenges, la famille Ashworth habite un appartement au rez-de-chaussée, auquel on accède par un chemin piétonnier qui serpente autour des groupes d’immeubles villageois. La terrasse est un minuscule petit coin de verdure, isolé des regards. A travers les buissons, on devine la place de jeux des enfants dans la cour formée des bâtiments disposés de manière circulaire.
Restes macabres
C’est là que, le matin du 22 mai, Sonia Ashworth découvre la cage de Bunny ouverte, la couverture de protection relevée. Bunny, un lapin bélier géant, a disparu. La mère de famille pense d’abord à un des enfants du quartier, qui aurait libéré ce compagnon, car tous lui rendent visite pour une caresse. Elle l’appelle. Il est sans doute dans les environs, croit-elle. En général, s’il se promène, il revient en entendant la voix familière.
Elle ouvre alors le portail de son jardin clôturé, et là elle tombe sur des traces de sang, et… les intestins de son lapin. «C’était horrible. Je n’ai pas voulu croire que c’était notre Bunny. Puis, quelques jours après, me rendant à l’évidence, je me suis dit: c’est un renard qui a fait ça», témoigne la jeune femme.
A ses côtés, son mari David acquiesce. C’est lui qui a ramassé les restes, le cœur au bord des lèvres. Un ami chasseur de la famille lui a confirmé qu’il s’agissait bien-là des intestins de lapin. Seulement, aucune trace de poils, de restes de chair ou d’autres morceaux qu’aurait pu laisser un animal sauvage dévorant sa proie n’ont été découverts.
Même le chien n’aurait rien flairé
Un vétérinaire confirme. La vilenie doit être le fait d’un humain. La bête pesait son poids, près de 8 kilos, de quoi constituer plusieurs repas. Ni Lily, le chat de gouttière, ni Lucky, le golden retriever et les autres animaux domestiques du foyer n’ont été alarmés cette nuit-là. Le rôdeur a agi en expert (voir encadré). Choqué, le couple écrit une lettre aux journaux, dans laquelle il crie sa révolte. Dans l’espoir de trouver un éventuel témoin du forfait, les voisins sont sollicités par un message déposé dans leur boîte aux lettres.
Pour leur petite de 4 ans, le lapin est allé dans les bois rejoindre des copains congénères. Pour l’aînée de onze ans, la version du renard affamé est maintenue.
La police du village a été alertée. «Nous n’avons pas été pris au sérieux. On nous a dit que l’on pouvait porter plainte pour dommage à la propriété. Mais nous hésitons. A quoi bon…» Les grands-parents ont offert deux lapins nains, gibier moins intéressant sans doute, et qui ont été baptisés Henri et Minnie par la petite fille. Mais ils resteront à l’intérieur de la maison.
Scénario crédible, selon le vétérinaire cantonal :
- Citation :
- Jacques-Henri Penseyres, vétérinaire cantonal, estime probables les conclusions de la famille Ashworth. Les faits décrits semblent indiquer un certain professionnalisme de l’auteur du forfait: «Cela me fait penser à la manière de faire des chasseurs, qui ont pour habitude de dépecer la bête sur place pour enlever les intestins, car ces abats se détériorent rapidement en raison de la chaleur résiduelle de la bête.» Il ajoute à propos du cas, somme toute surprenant: «On entend parler de ce type de vols d’animaux occasionnellement. Jusqu’à quelques années on ne connaissait pas ce phénomène. Mais, maintenant certains volent les légumes plantés par les paysans et les animaux pour servir de repas.» En avril, une centaine de moutons ont été volés dans la Broye vaudoise, dans la région de Faoug. Certes, il ne s’agissait pas dans ce cas-là de la disparition d’un animal cher au cœur d’une famille.
Source.24heures.ch