Malgré la fermeture de la chasse aux oiseaux migrateurs, depuis plus de 20 ans certaines régions font de la résistance et le braconnage va bon train. Toutefois, pour la première fois depuis une vingtaine d’années, les fusils des chasseurs ont été très discrets ce printemps, face à la volonté de l’Etat d’en finir avec ces actes de braconnage.
Ainsi, comme le note la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), "les coups de fusil des chasseurs n’ont pas résonné dans le Médoc… Plus de 7 000 tourterelles des bois ont pu survoler la Pointe de Grave (Gironde) entre le 15 mars et le 5 mai dernier sans essuyer les habituels tirs de chasseurs." Seuls 3 procès-verbaux ont été dressés localement.
Sur l’autre site emblématique de ces tirs illégaux mais jusqu’alors tolérés, le col de l’Escrinet en Ardèche, si la situation est moins tranchée, la tendance est également à l’apaisement et au libre passage des oiseaux. En effet, après la signature en février dernier d’un protocole entre protecteur de la faune et chasseurs, stipulant que 2008 serait la dernière saison durant laquelle la chasse était tolérée au mois de mars, seul un prélèvement de 250 pigeons ramiers a été autorisé sur les 4 sites de tirs locaux. L’accord ayant été globalement respecté, même si des problèmes de comptage ont été relevés ici et là, une étape semble donc avoir été véritablement franchie pour le plus grand bien de populations d’oiseaux très fragiles.
Cela dit, au col de l’Escrinet certains chasseurs s’accrochent à la "tradition" et espèrent, à ce titre, obtenir une dérogation des instances européennes pour pouvoir chasser jusqu’à 1 000 pigeons au mois de mars, quitte à demander le classement de l’espèce en catégorie "nuisible".
Alex Belvoit