Par la beauté de leurs paysages et la douceur de leur climat, les calanques méditerranéennes se sont imposées comme un lieu de promenade privilégié. Mais cet engouement n’est pas sans conséquence et génère une importante pollution due à des promeneurs peu scrupuleux. A l’heure actuelle, 300 millions de débris et résidus intoxiquent les fonds marins au large des côtes françaises, d’après les estimations de l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).
Engagée dans la lutte pour la préservation des richesses côtières, l’association Horizon Marseille organise annuellement, depuis 2003, une journée dédiée au nettoyage du littoral méditerranéen français. En 2008, prévue le 7 juin prochain, l'opération recense déjà plus de 850 inscrits .
Munis de leur bonne volonté et de 2000 sacs-poubelles de 110 litres 100% biodégradables, les participants traqueront les déchets depuis le port de l’Estaque à Marseille jusqu’à l’île Verte à la Ciotat. Si la manifestation ne dure qu’une journée, elle ne se limite pas pour autant à un simple ramassage de déchets, rapidement réduit à néant par les plaisanciers de l’été à venir. L’objectif est d’agir sur le long terme en évaluant les quantités de déchets collectés, en les classant selon la catégorie à laquelle ils appartiennent et en identifiant leur provenance.
Depuis 2005, 176 m3 de détritus ont été retirés des Calanques, dont 86 m3 abandonnés sur la terre ferme et 90 m3 jalonnant les profondeurs marines. Il s’agit majoritairement de pneus, de ferrailles et d’emballages en verre, papier et plastique. La mer amène quotidiennement 200 à 600 litres de déchets flottants par km de côte, le pic correspondant à la période estivale.
En ciblant le type et les lieux de pollution, des organes de surveillance tels que l’Observatoire des Déchets en Milieux Aquatiques (ODEMA) de Mer-Terre permettront d’inscrire l’opération dans une campagne de longue haleine et de développer des modes de prévention appropriés.
S’il est certes vital d’attirer l’attention des acteurs locaux sur la pollution de leur milieu, ils ne devraient pourtant pas être les seuls à donner de leur temps et de leur énergie. En effet, transportés par les cours d’eau avoisinants, les réseaux pluviaux et le vent, les déchets ramassés sur le littoral proviennent très majoritairement de l’intérieur des terres. Horizon Marseille estime que 70 à 92% des rejets sont d’origine terrestre. Un fardeau lourd à porter pour les communes littorales qui doivent supporter financièrement une pollution dont elles ne sont responsables qu’en partie.
Cécile Cassier